Année 1993 du Canard Enchaîné complète et brochée
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Année complète et brochée 1993. Grand in folio 56 X 37 cm, feuilles parfaitement massicotées à ce format – 52 numéros originaux / 416 pages –
BON AN OU MAL AN ? C’est selon, mais comme dirait sans s’énerver Sa Courtoise Suffisance, dont c’est l’année, bien qu’elle l’ait prise en cours : « Les Français doivent savoir que ce n ‘est pas la joie ! » Les plus mal lotis en sont les moins étonnés.
L’année qui s’annonce ne s’augure pas vraiment plus favorable pour eux que celle qui s’achève. Ceux qui en voient la fin ne voient toujours pas les moyens ! Ainsi, pour ne prendre qu’un exemple ou deux parmi ceux de nos concitoyens qui ressentent plus les frimas de la crise que les frémissements de la reprise, les sans-emploi n’en ont toujours pas un. Ils sont plus nombreux chaque mois à se retrouver dans le même cas. Quant aux sans-abri, ils sont sans plus d’espoir dans leurs cartons qu’il y a un an à pareille saison. Les hivers passent et les gouvernements aussi, mais les discours sont les mêmes, et les maux, eux, ne changent pas !
A gauche, toutes proportions gardées, si les temps n’ont pas été meilleurs, les choses ont nettement plus bougé. Passés du rose au morose après avoir essuyé un gros bing en guise de big bang, les socialistes ont eu une année littéralement renversante. Ils s’en relèvent très lentement, et les lendemains qui rechantent ne sont pas encore à. l’ordre du jour. Mauvaise année mais bonne pensée pour Béré, qui a choisi de ne pas voir la suite pour des raisons qu’il n’a jamais révélées et que tant de ses « amis » ont prétendu connaître mieux que lui.
Beaucoup moins triste mais néanmoins rude année pour Tapie, dont le feuilleton de plus en plus embrouillé a du mal à confiner à la tragédie antique. Mauvaise année pour Lang, mauvaise année pour pas mal d’autres… A droite, on parlera plutôt de Ballannée que de bonne année, car, de ce côté, celle qui compte, c’est évidemment 1995. Ils en rêvent tous comme un seul homme ; le problème, c’est qu’ils sont déjà au moins deux. Deux « amis de trente ans » qui s’aimaient, promis-juré, sans la moindre arrière-pensée. Il n’y avait pas, paraît-il, entre eux, « l’épaisseur d’un papier à cigarette » pour les séparer. Las ! en quelques mois à peine le papier s’est consumé, et ça sent fortement le grillé pour celui qui imaginait que c’était du tout cuit.
La bande de Jacques contre le clan d’Edouard, transes et transfuges… « Chaud », comme dirait encore l’homme qui a même pris le métro sans chauffeur ! En revanche, le torchon a beaucoup moins brûlé que prévu entre Edouard et Mitterrand. Pour le plus grand bonheur de ce dernier, qui a désormais des loisirs qui lui permettent de donner plus de son temps au temps, Sa Courtoise Suffisance cohabite comme elle lit les journaux : avec des gants.
Erik Emptaz – L’année Canard N°50 – décembre 1993 –
Livré avec 4 signets originaux
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