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N° 50 du Canard Enchaîné – 13 Juin 1917

N° 50 du Canard Enchaîné – 13 Juin 1917

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“La mauvaise prière d’un bon père” par Depaquit

Jules Depaquit, plume truculente du Canard, pousse l’anticléricalisme à sa manière caustique. Dans cette “mauvaise prière”, il imagine un père de famille pieux qui détourne sa supplique vers Dieu : non pas pour sauver les siens, mais pour… transformer son fils en embusqué ! Le dessin et le texte se moquent de cette religiosité hypocrite, où la piété se mêle au calcul intéressé. Ce n’est pas le salut de l’âme, mais celui de la peau que l’on implore. Derrière le trait humoristique, on retrouve la dénonciation féroce des planqués et de la morale bourgeoise, symbole de lâcheté sanctifiée par de belles paroles.

🖋️ Maurice Maréchal, « Les bourreurs de crânes »

Quand même Maurice Barrès se met à dénoncer les « bourreurs de crânes », le Canard jubile… mais sans oublier de rappeler qui a forgé l’expression. Dans un article du 13 juin 1917, Maurice Maréchal, plume et fondateur du journal, s’amuse à voir l’écrivain nationaliste reprendre à son compte le mot d’ordre lancé par l’hebdomadaire. Sauf que chez Maréchal, l’ironie vise autant Barrès que la presse qui, depuis trois ans, vend aux soldats des promesses intenables.

 

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Il faut savourer l’ironie de la situation : le 8 juin 1917, Maurice Barrès, chroniqueur à L’Écho de Paris, s’élève contre le « bourrage de crâne », cette formule populaire née précisément dans les colonnes du Canard enchaîné. Quoi de plus cocasse que de voir l’un des « grands chefs » des campagnes patriotiques reprendre à son compte l’arme forgée par ses adversaires ? Maurice Maréchal, en bon satiriste, ne pouvait laisser passer l’occasion.

Dans cet article du 13 juin, il cite longuement Barrès, qui dénonce les illusions semées auprès des soldats : promesses de victoire imminente, rumeurs de famine en Allemagne, espoirs sans cesse déçus… Mais au lieu de se réjouir d’un ralliement tardif, Maréchal retourne l’argument : n’est-ce pas justement l’Action française, organe auquel Barrès collabore, qui a multiplié ces prophéties fallacieuses ? « Le journal qui dénonce depuis six ans l’espionnage allemand », écrit Maréchal avec une ironie glaciale, « n’a-t-il pas lui-même fourni sa part au bourrage de crâne ? »

La signature de Maréchal est essentielle : elle replace le Canard dans son rôle d’origine, celui de chien de garde contre la propagande de guerre, y compris quand celle-ci émane de plumes illustres. Loin de se contenter d’épingler les erreurs d’autrui, il souligne la mécanique même de la désinformation, devenue insupportable aux yeux des poilus.

En somme, l’article illustre la logique du journal : il ne rit pas seulement des excès d’un camp ou des maladresses d’un auteur, il s’en prend à la structure entière d’un discours qui manipule l’opinion. Et en voyant Barrès reprendre, même involontairement, l’étendard du « bourrage de crâne », Maréchal prouve que la formule a déjà gagné la bataille des mots.

Maurice Barrès (1862-1923)

Écrivain, polémiste et homme politique, Maurice Barrès s’impose dès la fin du XIXᵉ siècle comme une figure littéraire majeure avec la trilogie Le Culte du Moi. Très vite, il quitte l’esthétisme pour se tourner vers le nationalisme, devenant l’un des chantres de la droite antidreyfusarde. Député de Nancy, il se fait le porte-voix de la « terre et les morts », doctrine qui exalte l’enracinement et la mémoire des ancêtres.

Pendant la Première Guerre mondiale, Barrès multiplie les articles patriotiques dans L’Écho de Paris et d’autres journaux, appelant au sacrifice et glorifiant l’union nationale. Ses textes nourrissent alors la propagande officielle — au point que le Canard enchaîné, fondé en 1915, le range parmi les « grands chefs » du bourrage de crâne.

La situation devient savoureuse en juin 1917, lorsque Barrès publie dans L’Écho de Paris une charge contre… les « bourreurs de crânes ». Maurice Maréchal s’empresse de relever la contradiction dans Le Canard, rappelant que Barrès n’était pas le dernier à alimenter ce qu’il dénonçait désormais.

Après-guerre, Barrès poursuit sa carrière littéraire (il sera élu à l’Académie française en 1906) et politique, toujours marqué par un nationalisme farouche. Il laisse une œuvre abondante, mêlant romans, essais et discours, dont l’influence fut considérable dans les milieux conservateurs. Pour le Canard, il incarne surtout l’exemple même de l’intellectuel passé maître dans l’art d’« enchanter » l’opinion au service d’une cause — jusqu’à se retrouver piégé par ses propres mots.