N° 64 du Canard Enchaîné – 19 Septembre 1917
N° 64 du Canard Enchaîné – 19 Septembre 1917
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La vache de Mlle Gluss
Quand la méfiance tourne à l’obsession, même une brave vache peut en mourir… Avec son apologue grinçant, PAB transforme une fable villageoise en satire de la guerre et des petites manies humaines. La pauvre Mlle Gluss, trop attachée à sa vache Octavie et trop soupçonneuse des autres, finit par perdre ce qu’elle croyait protéger à tout prix.
CHANGEMENT DE MINISTÈRE, OU …, dessin de H-P Gassier
Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix
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L’article de PAB s’inscrit dans la veine des « contes du Canard », ces apologues animaliers qui empruntent à la tradition des fables tout en visant très directement l’actualité. Ici, le décor est celui d’un petit village belge, envahi par la guerre, mais le cœur de l’histoire se résume à un trait de caractère : la méfiance maladive.
Mlle Gluss, vieille fille soupçonneuse, ne vit que pour sa vache Octavie, symbole d’abondance et d’orgueil rustique. Son attachement, d’abord touchant, devient obsessionnel. Lorsque la guerre contraint le village à accueillir des soldats, la crainte de voir sa vache menacée tourne à la folie. Elle surveille l’animal jour et nuit, la trait frénétiquement, refuse tout partage. Mais ce trop-plein de précautions conduit à l’épuisement d’Octavie, qui finit par mourir sous les yeux de sa maîtresse inconsolable.
Au-delà du récit, le texte prend une valeur morale et satirique. La vache n’est pas seulement un animal, mais une métaphore des biens et des privilèges jalousement gardés, dont la défense acharnée aboutit à leur destruction. La guerre, en toile de fond, accentue cette tension : face à la solidarité contrainte, la méfiance individuelle devient un poison social.
Avec un style simple, presque villageois, PAB manie l’humour noir : il rappelle que l’excès de prudence et l’enfermement sur soi sont aussi dangereux que la témérité. En temps de guerre, où tout appelle au partage et à l’effort commun, la vache de Mlle Gluss devient une parabole grinçante : celui qui veut tout garder pour lui finit par tout perdre.

 
      



