N° 120 du Canard Enchaîné – 16 Octobre 1918
N° 120 du Canard Enchaîné – 16 Octobre 1918
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Notre enquête sur les propositions de paix, dessin de H-P Gassier
« À travers la presse déchaînée »
Dans cette rubrique signée Maurice Maréchal, le Canard relève une anecdote patriotarde et en donne sa propre version ironique. L’angle est clair : tourner en ridicule les excès de lyrisme et de pathos qui inondent la presse conservatrice. La satire devient chronique régulière, comme une contre-lecture des journaux de l’époque.
Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix
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16 octobre 1918, n°120 – « Savoir attendre »
À l’automne 1918, alors que chacun pressent la fin de la guerre, le Canard enchaîné publie un texte ironique intitulé « Savoir attendre ». Le titre joue sur une ambiguïté délicieuse : attendre, certes, la victoire et l’armistice, mais aussi, plus prosaïquement, attendre son tour au comptoir ou devant une bouteille.
La chronique détourne les vertus qu’exalte la propagande — patience, discipline, persévérance — pour les ramener à l’univers familier du café et de la cave. Le bon patriote n’est pas seulement celui qui supporte stoïquement les épreuves du front ou de l’arrière : c’est aussi celui qui sait patienter pour obtenir sa ration de vin.
Le comique naît de ce renversement : les grandes qualités morales prêchées par les élites deviennent de simples qualités de buveur. Mais derrière l’humour, se lit une vérité : pour beaucoup, le vin était devenu la mesure du temps de guerre, un repère quotidien plus concret que les communiqués officiels.
Avec « Savoir attendre », le Canard illustre une fois encore sa capacité à prendre à revers le langage patriotique. À travers l’alcool, il tourne en dérision la rhétorique héroïque et rappelle que, dans une France épuisée, l’attente se conjugue autant au verre qu’au fusil.