N° 145 du Canard Enchaîné – 9 Avril 1919
N° 145 du Canard Enchaîné – 9 Avril 1919
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« L’ALCOOL TUE ! » Un des plus fameux articles de Roland Dorgelès
Engagé volontaire en 1914, Roland Dorgelès alias Roland Catenoy collabore au « Canard » à partir de 1917. Il ironise dans cet article sur les nouveaux messages diffusés contre la consommation d’alcool, alors que le rouge était durant toute la guerre, la boisson officielle du poilu, lui servant à dormir, être éveillé s’alimenter, lui soutenir le moral, le chauffer….
Sous la plume de Roland Dorgelès, le Canard raille la morale patriotique et les faux élans vertueux. Dans cet article, l’alcool devient métaphore des dérives d’une société qui se grise de slogans autant que de vin. Dorgelès, vétéran et écrivain antimilitariste, apporte au journal une plume caustique qui prolonge son œuvre littéraire (Les croix de bois).
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9 avril 1919, n°145 – Roland Dorgelès, « L’alcool tue ! »
En avril 1919, la guerre est finie mais le vin reste au cœur des débats. Dans « L’alcool tue ! », Roland Dorgelès s’attaque aux ligues de tempérance et à leurs slogans péremptoires. L’auteur des Croix de bois, lui-même ancien poilu, sait ce que les soldats doivent à la ration de pinard : chaleur, courage, oubli momentané de l’horreur. L’avertissement moraliste des antialcooliques lui paraît d’une hypocrisie crasse, surtout dans une France qui vient de sacrifier une génération entière.
Le texte manie une ironie mordante : Dorgelès prend la formule « l’alcool tue » au pied de la lettre pour en montrer l’absurdité. Si le vin est un meurtrier, alors il a sauvé bien plus de vies qu’il n’en a prises. L’ivresse, loin d’être un fléau, a été pour les poilus une planche de salut.
À travers ce plaidoyer satirique, le Canard enchaîné se pose en défenseur d’un art de vivre populaire, face aux discours moralisateurs d’une bourgeoisie prompte à donner des leçons. Dorgelès rappelle qu’on ne reconstruit pas un pays en culpabilisant ceux qui n’ont que le vin pour consolation. Ici, l’humour fait office de mémoire : il célèbre la fraternité du pinard, contre l’oubli tempéré des élites.
L'article satirique de Henri Béraud intitulé "Le monsieur qui n'aime pas la peinture boche"
met en scène un personnage fictif nommé Lampué, membre du Conseil municipal, qui exprime son indignation face à la présence d'artistes qu'il considère comme pro-allemands au Salon d'Automne. Lampué envoie une lettre à Clemenceau pour demander la fermeture du Grand Palais aux "Boches de la peinture" et critique vivement les artistes modernes tels que Rodin, Renoir, Monet, et d'autres, qu'il qualifie de "malfaiteurs". Il associe les mouvements artistiques tels que le cubisme et le synchromisme à des conspirations pro-allemandes et dénonce l'influence supposée de figures politiques controversées comme Caillaux et Malvy sur l'art contemporain. Lorsqu'un interlocuteur visite Lampué pour discuter de son rapport, ce dernier exprime son mépris pour l'art moderne, déclarant qu'il se moque de la peinture tant que cela ressemble à quelque chose. Il critique les impressionnistes, les cubistes et les artistes modernes en général, préférant les nus académiques et faisant des remarques suggestives sur les femmes dénudées. L'article se termine par une scène comique où l'interlocuteur de Lampué s'enfuit précipitamment après une conversation dérangeante, renversant accidentellement une sculpture de Vénus callipyge de M. Denys Puech dans l'antichambre. Cet article utilise l'ironie et l'humour pour se moquer des préjugés conservateurs envers l'art moderne et pour critiquer les idées rétrogrades sur la culture et la politique de l'époque.