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N° 225 du Canard Enchaîné – 20 Octobre 1920

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79,00 

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Le 25 Novembre sera la journée du Commerce Parisien, mais le 26 pourra être celle des consommateurs

Patriotisme de comptoir : quand l’emprunt devient l’affaire des épiciers parisiens

Le 25 novembre 1920, Paris devait célébrer sa grande « Journée du commerce ». Derrière cette opération, lancée avec tambours et trompettes patriotiques, se cache surtout un coup de communication : obliger les commerçants à reverser le produit de leurs ventes à l’Emprunt. Le Canard, sous la plume de Maurice Maréchal, démonte la mise en scène et pointe l’ironie : et pourquoi pas, le lendemain, faire payer les consommateurs pour combler l’État ?

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

En cette fin d’année 1920, la France vit encore au rythme des séquelles de la Grande Guerre. La reconstruction, le remboursement de la dette et les réparations imposées à l’Allemagne alimentent un climat économique tendu. Le gouvernement multiplie les campagnes de souscription à l’Emprunt national, ces vastes opérations où l’épargne des particuliers est appelée à combler les caisses publiques. Dans ce contexte, les commerçants parisiens, soucieux de soigner leur image et de s’afficher comme de bons patriotes, décident de frapper un grand coup : le 25 novembre sera consacré à une « Journée du commerce parisien ».

Maurice Maréchal, fidèle à son humour corrosif, s’empare de l’affaire pour en souligner le ridicule. Le principe est simple : tous les commerçants de la capitale s’engagent à reverser intégralement à l’Emprunt le montant de leurs recettes de la journée. Une idée qui, présentée comme un élan de patriotisme, ressemble surtout à une opération de communication destinée à redorer le blason d’un secteur malmené par la vie chère et les critiques des consommateurs.

Le Canard s’en amuse : pourquoi s’arrêter là ? Si les commerçants peuvent livrer l’intégralité de leurs gains à l’État, pourquoi ne pas imaginer que les consommateurs fassent de même dès le lendemain ? La satire fonctionne d’autant mieux que le patriotisme invoqué apparaît comme un masque commode pour justifier une manœuvre de relations publiques. Derrière les grands mots, il s’agit avant tout de stimuler le commerce en enrobant l’opération d’une couche de vertu nationale.

Le dessin de la page, qui montre une cliente demandant à son mari de lui donner « vingt francs de plus » car « ce sera pour l’emprunt », appuie cette ironie : le sacrifice patriotique se dilue dans la trivialité du quotidien et des habitudes de consommation.

Historiquement, l’épisode reflète bien l’ambiance de l’après-guerre. La France, victorieuse mais épuisée, vit dans une économie d’endettement et de propagande financière. Les « Journées » et les « Quinzaine » patriotiques se succèdent pour encourager la population à soutenir la République, tout en masquant la dure réalité de la hausse des prix et du pouvoir d’achat amputé. Le Canard, qui se méfie des élans de patriotisme récupérés par les élites, dénonce la mascarade avec sa verve habituelle.

Ainsi, l’article de Maréchal ne se contente pas de moquer les commerçants. Il met en lumière un système où l’on demande sans cesse des sacrifices au peuple, mais où les bénéfices de ces « journées patriotiques » restent flous. Une critique qui rejoint l’un des leitmotive du journal : la dénonciation de la duplicité entre discours officiel et réalité sociale.

En définitive, cette « Journée du commerce parisien » apparaît comme un symbole de l’après-guerre : une République qui, faute de moyens, fait appel à la vertu patriotique des acteurs économiques, tandis que la presse satirique révèle l’envers du décor. Le 25 novembre devait être celui du commerce, le 26 celui des consommateurs, ironise Maréchal — comme pour rappeler que, dans la France de 1920, la solidarité nationale s’arrêtait bien souvent à la caisse.