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N° 230 du Canard Enchaîné – 24 Novembre 1920

N° 230 du Canard Enchaîné – 24 Novembre 1920

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27 novembre 1920 : quand l’État tendait la sébile, la presse se faisait relais de propagande financière. Mais au Canard, Georges de La Fouchardière préfère tourner en ridicule cette opération de collecte nationale. Dans une France éreintée par la guerre et minée par l’inflation, il exhorte les lecteurs à « garder leur pèse »… tout en ironisant sur les richesses supposées du pays. Une satire mordante de la grande mécanique des emprunts d’État.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

L’article de La Fouchardière s’inscrit dans un contexte économique et social marqué par l’épuisement d’après-guerre. En 1920, la France peine à se relever : destructions massives, dettes contractées auprès des alliés, inflation galopante et tensions sociales liées au coût de la vie. Pour financer la reconstruction, l’État multiplie les emprunts nationaux. Mais ceux-ci reposent sur un mécanisme fragile : convaincre les petits épargnants que leur sacrifice individuel assurerait la prospérité collective.

La presse, dans son ensemble, se fait alors la caisse de résonance de cette propagande financière. Une unanimité qui tranche avec la liberté de ton du Canard enchaîné. Là où les grands quotidiens exhortent à la souscription avec un sérieux compassé, La Fouchardière choisit l’ironie et le pastiche. Son article commence par une promesse de neutralité : le Canard n’a jamais imposé à ses lecteurs l’usage de leur argent. Mais cette proclamation d’« indépendance » n’est qu’un tremplin pour mieux moquer la rhétorique officielle.

Le satiriste détourne les arguments du gouvernement : si l’État promet 6 % de rendement, ce n’est pas qu’il manque de moyens, mais au contraire parce qu’il en a « de trop » ! La prospérité affichée n’est qu’une façade, que l’auteur caricature en évoquant les richesses imaginaires du pays : des plaines pleines de blé, du mazout en Auvergne, de la houille blanche, et même des « Loucheurs » (allusion à Louis Loucheur, ministre de la Reconstruction industrielle). La pointe tombe lorsque La Fouchardière suggère que les poules françaises pondent des œufs valant « dix-huit sous pièce » : image absurde d’un pays où même la poule serait une action cotée.

Derrière la plaisanterie perce une critique acerbe. Les emprunts d’État, présentés comme une garantie d’avenir, ne sont qu’une fuite en avant : leur taux monte sans cesse, passant de 3 % à 6 %, puis 8 % et bientôt 12 %. Le Canard révèle ainsi ce que la presse de marché tait : plus la République emprunte, plus elle reconnaît sa fragilité financière.

En novembre 1920, cette chronique prend une dimension particulière. Alors que la mémoire des morts de la Grande Guerre est exaltée lors du transfert du Soldat inconnu, on demande aux survivants de payer la facture. L’ironie de La Fouchardière, derrière ses éclats, traduit un malaise profond : celui d’un pays sommé de croire à une prospérité future que ses dirigeants peinent à garantir.