Expédition de votre Canard enchainé

EXPEDITION SOUS 24H

Envoi soigné de votre Canard enchainé

ENVOI SOIGNÉ

Paiement sécurisé pour l'achat de votre Canard enchainé

PAIEMENTS SÉCURISÉS

Livraison offerte de votre Canard enchainé à partir de 15€ de commande

LIVRAISON OFFERTE À PARTIR DE 15€

Paiement sécurisé pour l'achat de votre Canard enchainé

PAIEMENTS SÉCURISÉS

N° 244 du Canard Enchaîné – 2 Mars 1921

N° 244 du Canard Enchaîné – 2 Mars 1921

79,00 

En stock

LA CONFÉRENCE DE LONDRES – On aborde enfin les choses sérieuses

À Londres, la Conférence sur le Proche-Orient réunit les grandes puissances pour régler le sort de la Turquie après-guerre. Mais dans les colonnes du Canard du 2 mars 1921, Jules Rivet préfère décrire Lloyd George chantant et plaisantant, Briand se laissant aller aux souvenirs, et les diplomates rivalisant de courbettes mondaines. Derrière la comédie, un constat grinçant : l’avenir du Levant et de la Mésopotamie se décide entre une tasse de thé et un trait d’esprit.

Le « Culte nouveau »: déposer une gerbe sur la dalle du poilu inconnu – Sur l’album de la Marquise – La Mare aux canards – A travers la presse déchainée – La lanterne du Bouif – Au théâtre

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

En stock

Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

L’article de Jules Rivet, publié en une du Canard enchaîné du 2 mars 1921, illustre parfaitement la veine satirique du journal : tourner en dérision les grandes conférences internationales, perçues comme autant de mascarades diplomatiques. Le titre, « On aborde enfin les choses sérieuses », joue d’emblée sur l’ironie : tout au long du récit, rien ne paraît vraiment sérieux, malgré les enjeux considérables de la rencontre.

Nous sommes à Londres, où s’ouvre une conférence consacrée au règlement du Proche-Orient après la Première Guerre mondiale. Le traité de Sèvres (1920) a démantelé l’Empire ottoman, mais son application soulève d’innombrables difficultés : révoltes turques sous Mustafa Kemal, rivalités coloniales franco-britanniques en Syrie et en Mésopotamie, incertitudes sur la Haute-Silésie en Europe centrale. Pourtant, Rivet nous décrit un décor tout autre : une Angleterre brumeuse où l’on boit de la bière et mange du pudding, où Lloyd George anime la séance comme un chef de troupe, et où Briand se perd dans la nostalgie de Saint-Nazaire.

La satire repose sur un décalage constant entre la gravité des questions à traiter et la légèreté des comportements rapportés. Le Premier ministre britannique apparaît comme un cabotin, lançant « Hip ! Hip ! » ou entonnant It’s a long way to Chequers pour distraire ses hôtes. Briand, censé défendre les intérêts français, se laisse distraire par des souvenirs de campagne. Quant aux diplomates, ils semblent plus attentifs aux convenances, aux formules de politesse et à l’appel nominal des délégations qu’aux tensions militaires qui couvent.

Rivet insère des détails qui relèvent presque du vaudeville : le délégué turc est alité, indisponible pour discuter du sort même de son pays ; les débats sur la Mésopotamie et le Tigre se réduisent à quelques échanges désinvoltes ; le tout baigne dans une atmosphère de mondanités où l’essentiel se perd dans les frivolités. Loin d’être de simples anecdotes, ces images expriment un scepticisme profond : les grandes conférences, loin de régler les crises, ne produisent que des palabres et des compromis boiteux.

Historiquement, l’analyse du Canard n’est pas dénuée de pertinence. La conférence de Londres (février-mars 1921) ne parviendra pas à stabiliser le Proche-Orient. Les Alliés y discuteront des réparations allemandes, des frontières polonaises et de l’avenir de la Turquie, mais rien n’empêchera la montée en puissance du mouvement kémaliste, qui débouchera sur le traité de Lausanne (1923). La satire de Rivet souligne ainsi l’impuissance diplomatique des puissances victorieuses, trop occupées à défendre leurs intérêts coloniaux ou à briller en société pour construire une paix durable.

Le ton adopté par Rivet, léger et railleur, n’empêche donc pas une critique de fond : derrière les plaisanteries des grands hommes, ce sont des territoires entiers et des peuples qui jouent leur avenir. En 1921, l’humour du Canard n’est pas une fuite hors du réel : il en est au contraire une lecture lucide, révélant la vacuité des discours officiels et la comédie du pouvoir international.