N° 429 du Canard Enchaîné – 17 Septembre 1924
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M. Herriot qui veut lutter contre la vie chère, supprime le bagne… c’est à n’y rien comprendre …
La lutte contre la vie chère : M Herriot sur la piste des vrais responsables
La suppression du bagne : A la Bourse de Paris l’impression est favorable – La régie va nous donner des boîtes surprise – Les espagnols au Maroc : Ils remportent en fuyant une grande victoire – L’air des bijoux : Petite suite – Le prince de Galles en Amérique – La châtelaine du lit blanc – Activité de Mr Queuille – La réforme de l’enseignement : Les projets de Monsieur François-Albert – Le cas de M Bédier – La reconnaissance des soviets – Fantaisie pharmaceutique – Détresse, dessin de Pol Lefebvre –
Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix
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17 septembre 1924 : Herriot face à la vie chère
Le Canard enchaîné de septembre 1924 se régale d’un sujet brûlant : l’inflation.
Jules Rivet en fait une pièce de théâtre où Herriot s’épuise à sermonner meuniers, épiciers et crémiers qui trouvent toujours une bonne raison de vendre plus cher.
Un billet se félicite ironiquement d’"une excellente mesure" : blanchir les fraudeurs pour mieux les compter parmi les commerçants honnêtes.
Et La Fouchardière, dans l’Œil de Bouif, propose ses "mesures énergiques" : accrocher les bouchers à leurs crochets et plonger les épiciers dans leurs tonneaux de mélasse.
Derrière la verve satirique, un constat : les promesses politiques ne font pas baisser les prix.
Un siècle plus tard, le refrain de la "vie chère" continue de résonner avec une étrange familiarité.
"L'air des bijoux" - Whip, 17 septembre 1924
Dans cet article aussi léger qu'ironique, Whip nous entraîne dans une affaire de vol de bijoux survenue dans un hôtel parisien, où une riche Américaine, Margaret Savel, se fait dérober un collier valant cinq millions. Avec un style faussement détaché et empreint d'un humour, Whip transforme ce fait divers en une critique à peine voilée des excès de la richesse et des failles des habitudes de la haute société.
Whip s’amuse à détailler la routine de cette jeune héritière qui, après avoir "assoupli ses muscles" lors de sa séance de gymnastique matinale, découvre avec stupeur la disparition de ses bijoux soigneusement rangés dans un coffret. Whip s'attarde sur l'absurde souci de sécurité de la victime : les diamants étaient "à portée de la main d’autrui", cachés sous son oreiller. Cette précaution illusoire est moquée à travers une observation aiguisée : "C’est à croire que je ne vois pas ce qui me retient de me mettre à l’hôtel pendant quatre ou cinq jours, le temps de faire fortune."
Le ton devient plus caustique lorsque l'auteur se moque de la réputation des hôtels parisiens, où les voyageurs américains "n’obtiennent que des leçons de prudence". Les cambrioleurs sont présentés comme des experts méthodiques, capables d'exploiter la naïveté des riches touristes pour compléter leur "gymnastique" personnelle.
Sous le vernis de la légèreté se cache une critique sociale plus profonde. Whip dénonce implicitement l'insouciance des élites et leur déconnexion avec la réalité, tout en louant la ruse des "rats d’hôtel", qualifiés avec une ironie complice de travailleurs efficaces. La conclusion, à la manière d'une fable, laisse un goût d'amertume : le vrai coupable n’est pas forcément celui qu’on croit, mais peut-être bien le faste ostentatoire d’une époque en quête d’insouciance.
Un petit chef-d’œuvre d’ironie journalistique, où le vol devient presque un acte de justice poétique.