N° 507 du Canard Enchaîné – 17 Mars 1926
N° 507 du Canard Enchaîné – 17 Mars 1926
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17 mars 1926 : après Locarno, la désillusion
Le Canard décortique la paix des diplomates
Le 17 mars 1926, Le Canard enchaîné consacre deux textes aux suites des accords de Locarno : « Après Locarno » et « L’esprit de Locarno ». Ces accords, célébrés comme une avancée pour la paix européenne, engageaient l’Allemagne, la France et la Belgique à respecter leurs frontières. Mais dans ses colonnes, le Canard refuse l’enthousiasme béat. « Après Locarno », on retrouve les vieilles rancunes, les calculs stratégiques et les arrière-pensées financières. Quant à « l’esprit de Locarno », il apparaît comme une formule magique dont chacun use à sa façon, mais qui ne masque pas la fragilité de la paix. Le journal raille la diplomatie de façade : sous les grands mots, c’est toujours la même méfiance qui domine.
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Locarno ou la paix en trompe-l’œil
Quand le Canard enchaîné dévoile l’illusion diplomatique
Le 17 mars 1926, Le Canard enchaîné publie dans son n°507 deux articles significatifs : « Après Locarno » et « L’esprit de Locarno ». L’écho immédiat à la ratification des accords signés en octobre 1925 place le journal satirique au cœur d’un débat qui passionne alors l’Europe.
Les accords de Locarno étaient présentés comme un tournant : l’Allemagne reconnaissait ses frontières occidentales, la France et la Belgique garantissaient leur respect, et la Grande-Bretagne se posait en arbitre. La presse traditionnelle célébrait cet « esprit de Locarno » comme une nouvelle ère de sécurité collective, cimentée par la Société des Nations.
Le Canard, fidèle à son rôle, dégonfle aussitôt cette bulle d’optimisme. Dans « Après Locarno », il souligne que les vieilles rancunes subsistent. Derrière la poignée de main des diplomates, l’Allemagne continue de contester les réparations, la France maintient sa méfiance militaire, et chacun calcule ses intérêts. La chronique oppose le vernis officiel à la réalité : rien n’a changé, sinon les mots.
Dans « L’esprit de Locarno », le journal s’attaque au vocabulaire diplomatique lui-même. On invoque cet « esprit » comme une formule magique, censée apaiser les tensions et rassurer les peuples. Mais que recouvre-t-il vraiment ? Une simple rhétorique, qui cache le maintien des armées, des alliances et des suspicions. Le Canard révèle ainsi l’écart entre le langage pacifiste et les pratiques guerrières.
La force de ces articles tient à la lucidité populaire qu’ils expriment. En 1926, les anciens combattants et leurs familles savent que la paix reste fragile. Les lecteurs du Canard rient d’un rire amer : l’Europe invente des mots pour oublier qu’elle n’a pas réglé ses conflits.
Ces textes s’inscrivent dans la continuité de la critique menée depuis 1919 par le journal. Déjà, il dénonçait la « paix de Versailles » comme une guerre différée. Avec Locarno, le mécanisme se répète : on célèbre une victoire diplomatique, mais les causes profondes de la discorde subsistent.
Avec « Après Locarno » et « L’esprit de Locarno », Le Canard enchaîné prouve que son humour est aussi un outil de lucidité internationale. Les accords passent, les mots changent, mais la vigilance reste nécessaire : derrière la paix proclamée, il y a toujours la guerre en embuscade.





