N° 508 du Canard Enchaîné – 24 Mars 1926
N° 508 du Canard Enchaîné – 24 Mars 1926
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24 mars 1926 : l’esprit de Locarno à toutes les sauces
Quand la diplomatie devient un slogan creux
Le 24 mars 1926, Le Canard enchaîné publie dans son n°508 un article intitulé « L’esprit de Locarno souffle sur le monde ». Depuis la signature et la ratification des accords de Locarno, la presse traditionnelle s’emploie à répéter cette formule comme un refrain rassurant. Mais le Canard s’en amuse : qu’est-ce que cet « esprit » ? Une formule incantatoire, reprise à Genève comme à Paris, censée garantir la paix. L’article raille la facilité avec laquelle diplomates et journalistes invoquent Locarno comme d’autres invoquent un talisman, alors même que les tensions demeurent bien réelles. Pour ses lecteurs, le journal démonte ce qu’il perçoit comme un simple rideau de fumée : une paix de papier.
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Quand le “souffle” de Locarno devient une farce
Le Canard démasque les illusions diplomatiques
Dans son numéro du 24 mars 1926, Le Canard enchaîné titre « L’esprit de Locarno souffle sur le monde ». La formule ironise sur la vogue qu’a prise, depuis quelques mois, l’expression « esprit de Locarno ». Dans la presse traditionnelle, elle est invoquée à tout propos, comme gage de paix et de stabilité.
Le Canard, fidèle à sa verve, en dévoile le caractère creux. Parler d’« esprit » permet d’éviter de parler de réalités. Les accords de Locarno (1925) avaient une portée limitée : reconnaissance des frontières occidentales de l’Allemagne, garanties franco-belges, rôle de médiateur britannique. Mais rien n’était réglé pour l’Est, ni pour la question des réparations. Derrière le slogan, la diplomatie continuait de piétiner.
L’article souligne ce décalage avec humour : si « l’esprit de Locarno » souffle sur le monde, il souffle comme un courant d’air, bruyant mais sans consistance. Le rire naît de cette image : on se réchauffe à un souffle glacé qui ne protège de rien.
La satire vise aussi la rhétorique politique. En mars 1926, les gouvernements multiplient les discours pour rassurer leurs peuples, tandis que l’économie reste fragile et les rancunes bien présentes. Le Canard montre que ce recours à l’« esprit » est une manière de gagner du temps, de maquiller l’impuissance sous de grandes paroles.
Ce texte complète la série entamée dès le CE n°507 avec « Après Locarno » et « L’esprit de Locarno ». Il confirme la cohérence de la ligne éditoriale du journal : ne pas se laisser impressionner par les proclamations diplomatiques, et rappeler que la paix véritable exige plus que des mots.
Pour les lecteurs de 1926, l’effet est double : un sourire face à la formule répétée à l’infini, et une prise de conscience. Derrière le langage solennel, il n’y a qu’un décor fragile.
Avec « L’esprit de Locarno souffle sur le monde », le Canard enchaîné illustre sa mission : traquer les illusions, montrer que les slogans les plus rassurants peuvent cacher les contradictions les plus dangereuses.





