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N° 627 du Canard Enchaîné – 4 Juillet 1928

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Prenez l’autobus !
Quand Victor Snell raille le double privilège des élus parisiens



Dans Le Canard enchaîné du 4 juillet 1928, Victor Snell s’emporte contre les députés qui, déjà conseillers municipaux, réclament une voiture pour se rendre de l’Hôtel de Ville au Palais-Bourbon. Sous sa plume, la revendication tourne au ridicule : « que ne prennent-ils l’autobus ? » L’article dénonce le cumul des mandats et les petits profits des élus, symptôme d’une Troisième République gavée de passe-droits. Satire vive et limpide, qui rappelle qu’en politique, le trajet le plus court n’est pas toujours le plus honnête.

A Marseille, dessin de Pruvost.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

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Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Dans son article « Prenez l’autobus », publié à la une du Canard enchaîné le 4 juillet 1928, Victor Snell s’attaque à un vieux travers de la vie politique française : le cumul des mandats et les privilèges qui l’accompagnent. L’affaire du jour prête à sourire : certains députés, également conseillers municipaux de Paris, réclament qu’on leur attribue une voiture officielle pour aller de l’Hôtel de Ville au Palais-Bourbon — un trajet de quelques kilomètres. Mais Snell transforme cette anecdote en une satire mordante de la classe politique, dont il expose l’hypocrisie avec une ironie méthodique.

Dès la première ligne, le ton est donné :

« C’est tellement invraisemblable que c’est probablement vrai. »
Le trait d’humour résume l’esprit du Canard à la fin des années 1920 : un scepticisme joyeux, presque désabusé, face aux ridicules de la Troisième République parlementaire. Car si la loi n’interdit pas formellement à un élu de cumuler les fonctions de député et de conseiller municipal, Snell en pointe l’absurdité morale : comment un homme politique pourrait-il, à la fois, « se consacrer aux affaires législatives » et « s’occuper efficacement des affaires municipales » ?

Mais derrière cette question de principe se cache un autre sujet : l’argent. Snell n’est pas dupe. Les élus tiennent moins à servir qu’à profiter. Il rappelle malicieusement que, selon le conseiller Grébauval, « celui qui ne se faisait pas 200 000 francs par an était un nigaud ». Et d’ajouter, perfide : « c’était il y a vingt ans, et vous pensez si depuis… car tout augmente ! » Ce glissement du commentaire moral à la pique financière est typique du style de Snell — ce mélange de lucidité sociale et d’humour bourgeois, qui fait mouche sans hausser la voix.

En 1928, cette satire trouve un écho particulier. La France sort tout juste de la crise monétaire : le franc vient d’être « stabilisé » par Poincaré, et le pays, censé retrouver la vertu budgétaire, découvre que ses élus continuent à s’enrichir sous couvert de service public. Snell dénonce moins le scandale que la mentalité qui le rend possible : celle d’une République de cumulards et de carriéristes, convaincus que leurs mandats sont des rentes plus que des missions. Son ironie culmine dans la chute :

« Puisque les élus municipaux ont droit au transport gratuit dans les véhicules de la T.C.R.P., que ne prennent-ils l’autobus ? »

Le contraste entre le bon sens du peuple et la suffisance des élus donne au texte toute sa force comique. L’autobus devient un symbole : celui d’une égalité refusée. Snell se fait porte-parole des « cochons de payants », ces contribuables qui financent les privilèges de ceux qui prétendent les représenter.

Dans le contexte politique de la fin des années 1920 — où les affaires de corruption, les indemnités et les sinécures ministérielles minent la confiance publique —, cette chronique fait figure de petit chef-d’œuvre d’équilibre : drôle sans outrance, indignée sans emphase.
Avec une simple phrase, « prenez l’autobus », Victor Snell condense tout le programme du Canard enchaîné : ramener les puissants sur le plancher du réel.