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N° 653 du Canard Enchaîné – 2 Janvier 1929

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« Communiqué officiel » – Quand le Canard transforme le Palais de Justice en salle de comédie
Le Canard enchaîné, 2 janvier 1929



Le 2 janvier 1929, pour sa première édition de l’année, Le Canard enchaîné ouvre le bal judiciaire avec un faux « Communiqué officiel » du Palais de Justice. L’humour est noir, la cible claire : les puissants empêtrés dans les scandales de la Gazette du Franc, les politiciens qui s’en tirent, et la justice qui patine. Sous la forme d’une simple liste de nouvelles, l’article offre une radiographie cinglante de la France de Poincaré, où les escrocs tombent malades, les ministres s’excusent et les millions s’égarent sans jamais se perdre vraiment.

Jour de l’an, dessin de René Dubosc.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Le Canard enchaîné du 2 janvier 1929 ne publie pas de vœux de bonne année, mais un billet d’humeur corrosif : un faux « Communiqué officiel » censé émaner du Palais de Justice de la Seine. En réalité, il s’agit d’un chef-d’œuvre de pastiche administratif, où le style compassé des dépêches judiciaires sert de prétexte à une satire mordante des connivences politiques et financières de la Troisième République finissante.

Le ton, faussement neutre, est celui d’un greffier modèle. Les phrases courtes, les formules figées et les politesses convenues installent un décor de gravité bureaucratique. Mais derrière le vernis, chaque ligne explose comme un trait de satire. Ainsi :

« M. L.-L. Klotz, ancien ministre des Finances et du Pari mutuel, sera interrogé demain. »
Louis-Lucien Klotz, ex-ministre de Clemenceau et père du slogan « L’Allemagne paiera ! », incarne ici la décadence d’une élite financière compromise dans les affaires. Sa mention, sèche et sans contexte, dit tout : l’homme qui gérait la dette de guerre est désormais du côté des débiteurs.

Plus loin, les allusions à la Gazette du Franc et à la banquière Marthe Hanau prolongent la chronique satirique entamée par le journal depuis l’automne précédent. L’affaire, mêlant escroquerie financière, complicités politiques et faillite retentissante, a offert au Canard un terrain de jeu idéal. L’auteur feint d’adopter la voix de la justice pour mieux en souligner l’absurdité :

« M. Glard, trop occupé par les affaires de la Gazette du Franc, présente ses excuses à MM. les grands laitiers et les prie, en attendant la reprise de l’instruction, de bien vouloir continuer leur petit trafic. »
Tout est dit : les dossiers s’enlisent, les coupables vaquent, et la justice, paralysée, préfère s’excuser plutôt que de sanctionner.

Le procédé culmine dans la fausse annonce suivante :

« M. Glard demande à la personne qui a trouvé le million de Mme Hanau de l’apporter le plus vite possible à son cabinet, contre bonne récompense. Intermédiaires et M. Gaston Vidal s’abstenir. »
Sous la blague, une accusation implicite : les “millions envolés” de la Gazette du Franc symbolisent un système où les pertes des épargnants se dissolvent dans l’irresponsabilité collective. Gervaise, Bénard ou Maréchal (la signature n’est pas indiquée) manient ici un humour d’une précision chirurgicale — plus efficace qu’un éditorial indigné.

L’ironie s’étend jusqu’à la sphère politique. On lit que :

« M. Barthou, garde des Sceaux, dément formellement qu’il ait eu l’intention d’entraver la justice et déclare, au contraire, qu’il a donné lui-même le coup de fouet nécessaire. »
Le “coup de fouet”, métaphore empruntée à l’équitation, renvoie à la vigueur supposée du ministre Louis Barthou — et souligne en creux l’immobilisme du gouvernement Poincaré.

Enfin, le dernier paragraphe, en forme de pirouette :

« Rien de nouveau dans le reste de la presse. »
L’aridité bureaucratique du communiqué devient sarcasme politique. En une ligne, Le Canard accuse les journaux “sérieux” d’être les vrais complices du silence : ceux qui, dans la presse de 1929, préfèrent se taire plutôt que de troubler l’ordre établi.

À travers ce faux document, Le Canard enchaîné livre un instantané de la Troisième République au bord du gouffre moral : ministres fatigués, journalistes complaisants, juges indulgents et affairistes prospères. Derrière la mécanique comique, une leçon persiste : la France ne manque pas de justice, elle manque d’insomnie. Et le “communicant” le plus vigilant, en ce début d’année 1929, reste décidément le Canard.