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N° 694 du Canard Enchaîné – 16 Octobre 1929

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16 octobre 1929 : de sa fenêtre, Rodolphe Bringer observe la France avec un œil goguenard.


Le marquis de Champrubert, Marie Curie, Maurice Chevalier, Cécile Sorel ou encore Mme Chiappe… tout le monde y passe, dans cette chronique où l’esprit du Canard se fait tour à tour caustique et bonhomme. En une semaine d’actualité légère, Bringer dresse le portrait d’une société où les célébrités font oublier les tensions politiques. Une France qui se distrait à la veille d’un krach mondial.

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Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

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16 octobre 1929 : Bringer, l’œil moqueur à sa fenêtre

En ce mercredi d’automne 1929, une semaine avant le krach de Wall Street, la rubrique « De ma fenêtre » signée Rodolphe Bringer offre une respiration légère dans un monde qui s’apprête à tanguer. Depuis sa lucarne imaginaire, le chroniqueur du Canard enchaîné observe la vie parisienne, les petites manies des puissants et les travers de la société avec ce mélange de tendresse et d’ironie qui est sa marque.

La chronique s’ouvre sur le marquis de Champrubert, personnage de fiction devenu prétexte à railler le monde des lettres et de l’édition. Bringer déplore, faussement attendri, que les éditeurs ne se soucient plus que de « faire de la réclame » pour vendre des livres, comme on vendrait une automobile. Ce portrait moqueur du marché littéraire, saturé de publicité et de tirages artificiels, vise moins un homme qu’une époque : celle où le livre commence à se faire produit.

Puis, au détour de son écriture vive, Bringer passe à d’autres “fenêtres” de l’actualité. Il évoque Marie Curie et Maurice Chevalier, partis ensemble pour l’Amérique. Il s’amuse du contraste entre la savante discrète et le chanteur exubérant, soulignant malicieusement que le public connaît davantage le second que la première : un clin d’œil à la hiérarchie des célébrités, où la science ne pèse pas lourd face au music-hall.

Le ton reste badin, mais la plume griffe. Quand il apprend que Cécile Sorel s’est « faite fermière », Bringer salue « un don exemplaire » à une agriculture en mal de bras. Sous la plaisanterie perce la satire d’un Paris frivole qui joue à se “ruraliser”, pendant que la vraie France, celle des campagnes, peine à vivre.

Même ironie dans sa pique envers Mme Chiappe, promue dans la Légion d’honneur : la distinction des épouses de hauts fonctionnaires est alors un sport national. Bringer y voit, non sans malice, la preuve que « le gouvernement ne sait plus à quoi penser ».

Mais le vrai sujet de cette chronique, c’est l’air du temps : une France à la fois insouciante et fébrile, entre deux mondes. On inaugure la Maison des gardiens de la paix, on fête les “israélites” pour leur nouvel an, on plaisante sur les politiciens — Archimbaud, député socialiste du Gard, “roi des anthropophages” pour la rime —, et l’on ne devine pas encore que la prospérité des années 1920 va s’effondrer dans quelques jours à New York.

« De ma fenêtre » n’est pas une chronique politique ; c’est un miroir social. Bringer y excelle à capter les reflets d’une société de spectacle qui s’agite dans son confort avant la tempête. Le Canard, par sa voix, montre qu’il sait rire de tout, mais qu’il regarde loin. Car derrière la malice du chroniqueur, on devine déjà l’ironie du destin : cette France qu’il observe avec amusement, quelques années plus tard, se barricadera derrière ses illusions.

Un humour de veille de crise : léger, mais lucide.