N° 1035 du Canard Enchaîné – 29 Avril 1936
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Les Mensonges du Comité des Forges – Dans cet article publié le 29 avril 1936, Jean Galtier-Boissière critique sévèrement le Comité des Forges et son principal représentant, M. de Wendel, pour leurs actions et omissions durant la Première Guerre mondiale, particulièrement en ce qui concerne la région minière de Briey.
M. de Wendel, pour la première fois, tente de justifier sa conduite pendant la guerre. Il se défend d’avoir empêché le bombardement de Briey, une région riche en ressources minières, qui avait été abandonnée sans combat aux Allemands en 1914 et n’a jamais été l’objet d’aucune offensive française significative durant la guerre.
Galtier-Boissière explique que l’abandon de Briey ne résultait pas du recul stratégique ordonné par le gouvernement Viviani en 1914, mais d’un ordre secret de mobilisation datant de janvier 1914, antérieur au déclenchement des hostilités. Ce retrait prémédité avait permis aux Allemands de s’emparer des mines et des usines sans résistance.
Il souligne que la famille de Wendel, scindée en branches française et allemande, entretenait des relations étroites avec les Allemands, ce qui explique pourquoi les propriétés de Wendel en France furent épargnées par les destructions, contrairement à d’autres installations industrielles françaises.
L’auteur s’indigne du fait qu’aucune offensive n’ait été tentée contre Briey pendant toute la durée de la guerre, alors que des milliers de soldats français mouraient dans des attaques stériles ailleurs. La capture de Briey aurait pu, selon plusieurs experts militaires de l’époque, raccourcir considérablement la guerre en privant l’Allemagne de ressources vitales.
Galtier-Boissière explique que de nombreuses démarches avaient été faites pour attirer l’attention de l’état-major sur l’importance stratégique de Briey, mais sans succès. Le général Sarrail et d’autres responsables militaires avaient tenté en vain de convaincre le haut commandement de lancer une offensive contre Briey.
Le député M. Engerand avait révélé que les plans de bombardement avaient été bloqués par un maître de forges attaché au Grand Quartier Général, expliquant ainsi pourquoi les objectifs à Briey n’avaient jamais été attaqués.
En 1936, face à la pression publique et aux accusations croissantes, le Comité des Forges affirmait que Briey avait effectivement été bombardé à partir de 1917, sous l’effet de la campagne de presse menée par Téry et le général Verraux. Cependant, l’auteur rappelle que jusqu’en 1917, il y avait une interdiction formelle de bombarder Briey, comme le confirmait le témoignage de nombreux aviateurs, notamment M. Laurent-Eynac à la Chambre.
L’article conclut en soulignant que, malgré les dénégations du Comité des Forges, les Français avaient déjà fait leur choix entre les déclarations des héros de guerre comme Bossoutrot, qui avaient bravé les interdictions pour bombarder Briey, et les mensonges de M. de Wendel, accusé d’avoir prolongé la guerre pour protéger ses intérêts financiers. Galtier-Boissière dénonce la tentative du Comité des Forges de réécrire l’histoire et de dissimuler leurs responsabilités dans les souffrances prolongées de la guerre.
Cet article de Galtier-Boissière constitue une dénonciation virulente des élites industrielles et financières de la France, accusées de trahison et de cupidité au détriment du bien-être national et des sacrifices des soldats français.
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