N° 1063 du Canard Enchaîné – 11 Novembre 1936
N° 1063 du Canard Enchaîné – 11 Novembre 1936
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M. Guimier et la Liberté de la Presse, par Jean Galtier-Boissière – Jean Galtier-Boissière commence par une anecdote personnelle datant d’une douzaine d’années. Il dénonce la corruption parmi les critiques d’art, révélant comment une peintre américaine a tenté de manipuler la presse en distribuant des enveloppes d’argent pour obtenir des critiques favorables. Galtier-Boissière raconte comment, sans nommer les individus, il a réussi à exposer cette vénalité en publiant un article qui juxtapose ses révélations avec des extraits d’articles élogieux des critiques corrompus.
Galtier-Boissière aborde ensuite l’affaire Guimier, déplorant les réactions indignées de la presse à son éviction. Il ironise sur la prétendue « indépendance » de cette presse qui, en défendant Guimier, avoue implicitement sa propre vénalité. Il critique l’hypocrisie des journalistes qui déplorent le licenciement d’un homme symbolisant la corruption et le pouvoir des finances sur la presse.
L’auteur souligne que l’Agence Havas, loin d’être une simple affaire privée, détient des monopoles en France sur l’information et la publicité, tout en recevant des subventions gouvernementales considérables. Havas contrôle également la distribution des budgets publicitaires de l’État. Cette position permet à l’Agence de manipuler l’information et de contrôler la presse en ajustant la distribution de la publicité en fonction de la docilité des journaux.
L’agence Havas, fondée en 1835, a évolué d’un bureau de traductions en un puissant service de dépêches et de publicité. Cette double fonction lui a permis d’acquérir une influence politique majeure. En distribuant les nouvelles et la publicité, Havas peut influer sur la ligne éditoriale des journaux, en punissant ceux qui refusent de se conformer à ses consignes en leur coupant les vivres publicitaires.
Galtier-Boissière conclut que Havas est le principal responsable de la vénalité de la presse française. L’éviction de Guimier ne devrait être que la première étape d’une réorganisation complète de l’Agence. Il appelle à une surveillance accrue du gouvernement sur Havas, notamment sur la distribution des budgets publicitaires, qui finance actuellement des journaux de maîtres chanteurs et des publications profascistes. La solution proposée est la nationalisation de l’Agence Havas pour mettre fin à ces scandales.
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