N° 1074 du Canard Enchaîné – 27 Janvier 1937
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Jean Galtier-Boissière, dans cet article Le journal à dix sous, explore les défis économiques et éthiques de la presse à l’aube d’une augmentation imminente du prix des journaux. Il commence par rappeler l’innovation d’Émile de Girardin au XIXe siècle, qui transforma la presse avec la vente au numéro à bas prix, remplaçant le système d’abonnement onéreux. Girardin introduisit la publicité comme principale source de revenus pour compenser la vente à perte des journaux, mais cette dépendance accrue à la publicité commerciale mena à la vénalité et aux pratiques douteuses telles que les annonces déguisées et les subventions occultes.
Aujourd’hui, avec la crise économique réduisant les budgets publicitaires et l’augmentation des coûts de production, les journaux se voient contraints d’augmenter leurs prix de vente. Cela pose un problème particulièrement aigu pour les journaux d’opinion qui, avec moins de pages que les grands journaux illustrés d’information, risquent de perdre des lecteurs en raison de la capacité d’achat limitée du public. Les journaux d’opinion, soutenus par des militants, ont déjà une existence précaire et pourraient être encore plus marginalisés.
Pour remédier à cette situation, des syndicats de la presse d’opinion et de la presse départementale proposent une tarification proportionnelle au nombre de pages et à la surface imprimée, excluant la publicité. Cela permettrait aux petits journaux de maintenir des prix plus bas, assurant ainsi leur survie face aux géants de la presse d’affaires. Une mesure similaire avait été adoptée pendant la guerre pour pallier la rareté du papier.
Galtier-Boissière conclut en s’interrogeant sur la faisabilité de cette proposition, questionnant si les grands journaux accepteront cette régulation nécessaire pour préserver la diversité de la presse et la liberté de pensée.
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