N° 1087 du Canard Enchaîné – 28 Avril 1937
N° 1087 du Canard Enchaîné – 28 Avril 1937
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GLOIRE AUX MOUCHARDES ! Dans cet article intitulé « Gloire aux Mouchardes ! », publié le 28 avril 1937 dans Le Canard Enchaîné, Jean Galtier-Boissière critique vivement la représentation cinématographique des espionnes, qu’il considère comme une glorification injustifiée et hypocrite. L’auteur commence par partager son expérience récente au cinéma, où il a constaté une prépondérance de films mettant en scène des héroïnes espionnes, chacune réussissant sa mission grâce à la naïveté de leurs cibles masculines.
Galtier-Boissière se moque de la manière dont ces films présentent les espionnes comme des jeunes filles vertueuses et pures, qui utilisent leur charme pour obtenir des informations cruciales sans jamais compromettre leur innocence. Cette image édulcorée permet au public bien-pensant de les applaudir sans réserve, malgré la réalité beaucoup plus sordide et compromettante de l’espionnage, où la séduction va souvent de pair avec la trahison intime.
L’auteur rappelle une anecdote révélatrice sur une véritable espionne qui avait détaillé dans un journal sa première mission de séduction en Espagne. Cette confession intime, empreinte de patriotisme hypocrite, avait suscité un tel dégoût qu’elle fut retirée de l’édition en volume. Galtier-Boissière souligne ici l’hypocrisie des récits héroïques qui masquent la véritable nature dégradante de l’espionnage.
Il critique également le mythe de l’espion héroïque et pur, affirmant que la duplicité et le mensonge sont intrinsèques à cette activité. L’espionnage, selon lui, ne justifie pas l’admiration ou la glorification, car il repose sur des pratiques honteuses et souvent immorales.
Galtier-Boissière remet en question l’efficacité et l’importance réelle des espions pendant la Première Guerre mondiale, soulignant que les soi-disant milliers d’agents allemands en France n’ont pas réussi à perturber la mobilisation française, à informer sur les mutineries de 1917, ou à prévenir l’irruption des tanks britanniques en 1916. Il critique également les exagérations patriotiques et les mythes entretenus par certains pour justifier leur rôle dans l’espionnage.
L’auteur termine son article en dénonçant le film ultra-patriotique présenté à Paris par un certain Hakim, qui attribue la victoire de la guerre à Marthe Richard. Galtier-Boissière voit dans ce film une insulte à l’intelligence du public, soulignant l’absurdité de telles glorifications.
En conclusion, Galtier-Boissière utilise cet article pour démystifier la figure de l’espionne héroïque telle que représentée au cinéma et dans la propagande, dénonçant l’hypocrisie et les illusions qui entourent cette image.
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