Dans « Méthodes d’éducation de l’adjudant Flick, » publié le 2 juin 1937 dans Le Canard Enchaîné, Jean Galtier-Boissière critique les idées éducatives et politiques de Maxime Weygand, ancien général français, en soulignant son admiration pour les régimes fascistes et son mépris pour l’enseignement laïc.

Galtier-Boissière commence par décrire les occupations de Weygand depuis sa mise à la retraite. En tant que membre de l’Académie française et administrateur de la Compagnie du Canal de Suez, Weygand jouit d’une vie relativement tranquille et bien rémunérée, avec peu de responsabilités. Dans son temps libre, Weygand se consacre à la rédaction de préfaces et d’ouvrages originaux, notamment une plaquette sur l’éducation des jeunes garçons.

Weygand déplore la diminution de l’influence religieuse dans l’éducation et loue les régimes totalitaires pour leur approche militaire de l’éducation des jeunes. Il admire particulièrement les méthodes de l’Allemagne nazie, de l’Union soviétique et de l’Italie fasciste, où la jeunesse est formée militairement dès le plus jeune âge. Weygand considère ces régimes comme des modèles à suivre pour la France, voyant dans la discipline militaire et l’embrigadement de la jeunesse un moyen de renforcer la nation.

Galtier-Boissière critique sévèrement cette vision, soulignant les dangers d’un tel endoctrinement. Il cite l’indignation de Weygand face à l’ordre du jour de 1935 du Syndicat national des Instituteurs, qui prônait des réformes radicales et la prise du pouvoir par les travailleurs. Weygand voit dans ces idées la fin de l’ordre établi et des privilèges des élites.

Enfin, Galtier-Boissière expose les solutions proposées par Weygand : la suppression de l’enseignement laïc, le retour des jésuites et l’instruction militaire obligatoire dès la petite enfance. Il conclut en dénonçant cette vision réactionnaire et autoritaire de l’éducation, qui vise à créer une jeunesse docile et soumise, prête à servir les intérêts des élites militarisées et financières.