N° 1136 du Canard Enchaîné – 6 Avril 1938
N° 1136 du Canard Enchaîné – 6 Avril 1938
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Grâce à M. Neville Chamberlain…Enfin, la S.D.N. va servir à quelque chose ! L’article de R. Tréno, publié dans Le Canard Enchaîné le 6 avril 1938, utilise l’ironie mordante pour critiquer l’inaction et la complaisance de la Société des Nations (S.D.N.) et des puissances démocratiques face aux agressions des régimes totalitaires. L’auteur se focalise sur les actions de Neville Chamberlain, Premier ministre britannique, et l’accord anglo-italien concernant la reconnaissance de la conquête italienne de l’Abyssinie (Éthiopie). Tréno commence par souligner que la S.D.N. semble enfin servir à quelque chose, même si c’est pour légitimer des actes de conquête agressifs. L’accord anglo-italien stipule que l’Angleterre recommandera à la S.D.N. de reconnaître la conquête italienne de l’Abyssinie, acte que Tréno juge comme une trahison déguisée en geste de conciliation.
L’auteur rappelle que la question éthiopienne n’a jamais vraiment concerné la Grande-Bretagne directement. La participation britannique aux sanctions contre l’Italie était principalement motivée par la solidarité avec la S.D.N., mais si cette dernière accepte la conquête, Chamberlain n’a plus de raison de s’opposer. Ainsi, le Premier ministre britannique pourra prétendre qu’il a respecté toutes ses obligations envers la S.D.N., ce qui protégera le prestige britannique tout en dégonflant l’autorité de la S.D.N.
Tréno fait ensuite une satire de la presse, suggérant que les journalistes diplomatiques pourraient qualifier cette solution de « solution élégante », tandis que des journaux comme Le Matin diraient que la S.D.N. s’est dégonflée. L’auteur prédit que la S.D.N. pourrait être utilisée pour légitimer d’autres agressions totalitaires, comme la reconnaissance de Franco en Espagne ou l’annexion de territoires par l’Allemagne et la Pologne. La comparaison avec le « menin », un petit camarade qui recevait les punitions à la place du dauphin de France, souligne la manière dont la S.D.N. serait utilisée pour absorber les critiques et les conséquences des actions des grandes puissances, les déresponsabilisant ainsi. Tréno conclut avec une touche acerbe, déclarant que grâce à Chamberlain, la S.D.N. est promue au rôle glorieux de « menin » des puissances démocratiques, recevant les coups à leur place. Cet article expose la duplicité et la faiblesse des institutions internationales face aux agressions des régimes totalitaires, tout en dénonçant l’hypocrisie et l’opportunisme des dirigeants démocratiques comme Chamberlain. La critique incisive de Tréno met en lumière les dangers de la complaisance et de l’inaction face aux violations flagrantes du droit international.
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