Dans l’article La forme des ministres italiens, M. Mussolini donne de nouveaux ordres, publié le 6 juillet 1938 dans Le Canard enchaîné, André Guérin utilise un ton ironique et satirique pour décrire les nouvelles directives imposées par Benito Mussolini à ses ministres italiens. Guérin commence par rappeler les épreuves estivales précédentes réservées aux ministres et secrétaires, qui incluaient des activités ludiques comme la nage papillon et la traversée du cerceau enflammé. Ces premières épreuves étaient vues comme des éliminatoires légères comparées aux nouvelles exigences.

Le programme des prochaines activités est décrit de manière burlesque, avec des exercices de plus en plus absurdes et ridicules. Parmi les épreuves, on trouve des tours de piste au pas romain, le franchissement d’obstacles à cheval en marche arrière, des exercices d’équilibre sous la direction d’un dresseur de phoques, une course de batteuses blindées sur terrain varié, et la présentation d’un nouveau salut fasciste impliquant des acrobaties comiques. Guérin mentionne que le public a déjà exprimé son approbation pour ce programme, soulignant l’absurdité de la situation. Il ajoute une touche de dérision en précisant que le ministre le plus performant participera au prochain conseil des ministres en portant les bottes de Mussolini.

L’auteur poursuit en décrivant les conditions loufoques du prochain Conseil, telles que la tenue obligatoire jusqu’à la ceinture et l’entrée en séance sur les mains, les chapeaux hauts de forme tenus entre les dents. Il conclut en mentionnant une rumeur exagérée selon laquelle Mussolini pourrait enduire ses ministres de glu, les rouler dans des plumes et les jeter d’un troisième étage pour vérifier s’ils peuvent voler.

À travers cet article, André Guérin se moque de la démesure et de l’absurdité des exigences de Mussolini, soulignant le caractère autoritaire et grotesque du régime fasciste italien.