Dans l’article Le Corridor polonais par Jules Rivet, publié dans Le Canard enchaîné le 10 mai 1939, l’auteur utilise un ton satirique pour aborder la question du Corridor polonais, une région stratégique et controversée située entre l’Allemagne et la Pologne. Rivet offre une description humoristique et ironique de cette zone géographique et de ses habitants.

Il commence par situer géographiquement le Corridor, en notant qu’il se trouve provisoirement entre l’Hitlérie et l’Allemagne. Rivet souligne de manière humoristique que cette région comporte des plaines, des montagnes et des vallées, semblable à d’autres régions du monde, et que les plateaux y circulent poliment lors de l’arrivée de visiteurs, une plaisanterie sur les visites diplomatiques.

Le climat du Corridor est décrit comme frais en raison des courants d’air constants, ce qui entraîne des rhumes fréquents. L’auteur joue avec les mots en décrivant la manière dont les indigènes saluent avec un éternuement suivi de « passepartout ski », une allusion comique à la langue polonaise.

Les habitants, appelés « Corridoriens », sont décrits de manière vague, oscillant entre les grands aryens blonds de l’Allemagne nazie et les Polonais souvent bruns. Rivet souligne ironiquement que leur couleur tend vers le gris, surtout le dimanche. Il réfute également l’idée que les Corridoriens organisent des corridas, affirmant plutôt qu’ils dépendent de l’emprunt de ressources venant de la France et de l’Angleterre.

Enfin, Rivet mentionne la défense de la nation, en indiquant que le Corridor est gardé par des soldats polonais qui protègent la civilisation et, à leurs moments perdus, donnent un coup de balai. Cette dernière remarque est une critique déguisée de l’impuissance des mesures de défense face aux menaces extérieures.

L’article utilise l’humour et l’ironie pour critiquer la situation géopolitique de l’époque, en soulignant les tensions entre l’Allemagne et la Pologne, ainsi que l’inaction des grandes puissances européennes. Rivet ridiculise les aspects absurdes des relations internationales et des conflits en cours, tout en mettant en lumière la précarité de la situation pour les habitants du Corridor polonais.