L’article « ELLE EST MO-OR-TE ! LA S. D. N. ÉTÉ ENTERRÉE POUR LA DERNIÈRE FOIS » par R. Tréno, publié dans Le Canard Enchaîné le 10 avril 1946, décrit avec une ironie mordante la cérémonie funéraire de la Société des Nations (S.D.N.) à Genève.

Une grande foule s’est rassemblée pour cet enterrement symbolique. Parmi les participants, on remarque la présence inattendue de l’oncle Sam (représentant des États-Unis), qui n’avait pas montré d’intérêt pour la S.D.N. depuis sa création. Paul-Boncour, qui semble jouer le rôle d’ordonnateur des pompes funèbres, est particulièrement affecté, donnant l’impression d’être le veuf en deuil.

Les personnes présentes tentent de le réconforter, soulignant qu’il fallait bien que Genève se passe de la S.D.N. Au premier rang, un personnage sombre, le Négus (Haile Selassie, empereur d’Éthiopie), est interrogé sur ses sentiments. Bien qu’il semble en deuil, il indique ne pas garder de rancune, soulignant sa capacité à continuer malgré la fin de la S.D.N.

À l’entrée du cimetière, une ombre passe rapidement et une voix sinistre fait remarquer que la S.D.N. aurait dû être enterrée depuis longtemps. Certains croient reconnaître en ce spectre la figure de feu Pierre Laval, ancien Premier ministre français collaborateur pendant la Seconde Guerre mondiale.

L’article, en employant un ton satirique, critique implicitement l’inefficacité et l’échec de la Société des Nations, tout en soulignant les contradictions et l’hypocrisie des acteurs politiques de l’époque.