Dans son article « LE M.R.P. RÉCLAME DES DEMI-PLAGES et choisit le maillot Gay », publié le 24 avril 1946 dans Le Canard Enchaîné, Robert Danger livre une critique acerbe et hilarante des tendances moralisatrices du Mouvement Républicain Populaire (M.R.P.). Par l’humour et l’exagération, Danger dépeint un scénario absurde où les mesures puritaines du M.R.P. sont poussées à l’extrême.

L’auteur commence par rappeler la fermeture des maisons closes, déjà un acte de moralisation, et imagine ensuite que le M.R.P. s’attaque aux mœurs sur les plages. Il invente des articles de loi fictifs, tels que l’interdiction des bains mixtes et la séparation stricte des plages selon le sexe. Ces propositions, tout droit sorties de l’imagination de Danger, servent à ridiculiser le zèle moralisateur du parti.

Le cœur de la satire réside dans le concours de maillots organisé par le M.R.P., où la tâche est de créer un costume de bain ne laissant deviner aucune forme. Le maillot gagnant, rappelant une camisole de force avec un déshabillé genre soutane, est une image volontairement grotesque qui met en lumière l’absurdité de vouloir imposer une telle pudeur.

En caricaturant ainsi le M.R.P., Robert Danger critique la volonté de certains partis politiques d’imposer des normes de moralité strictes, souvent au détriment de la liberté individuelle. Le choix des personnages fictifs, comme Maurice Schumann et Marthe Richard, et l’attribution de rôles exagérés, ajoutent une couche supplémentaire de satire en suggérant que ces figures publiques pourraient soutenir de telles absurdités.

L’article conclut avec une ironie mordante en évoquant la production en série de ces maillots dans les maisons de redressement, soulignant l’autoritarisme latent dans les propositions moralisatrices. Par cette exagération humoristique, Danger invite les lecteurs à réfléchir sur les implications réelles des politiques de moralité publique et à se méfier des excès puritains.

En somme, « LE M.R.P. RÉCLAME DES DEMI-PLAGES et choisit le maillot Gay » est une satire brillante qui utilise l’humour pour critiquer et déconstruire les excès moralisateurs du M.R.P., rappelant ainsi l’importance de la liberté individuelle et de la modération dans les politiques publiques.