L’article satirique de R. Tréno intitulé « Une grève qui serait mal accueillie », paru dans Le Canard Enchaîné le 4 juin 1947, se moque de manière ironique d’une prétendue grève des consommateurs en France.

L’article commence en soulignant l’inattendue mobilisation des consommateurs français, souvent perçus comme patients et peu enclins aux mouvements sociaux. Cette soudaine décision de faire grève, selon l’auteur, aurait provoqué une grande émotion, ironiquement exprimée par le fait que personne ne se serait imaginé que les consommateurs avaient des revendications aussi fortes.

Tréno caricature la réaction des autorités et des commerçants face à cette grève fictive, décrivant le gouvernement menaçant de répressions et faisant appel à des moyens comme le réquisitionnement de ménagères pour remplacer les consommateurs absents des files d’attente. Les commerçants et les syndicats professionnels sont présentés comme indignés par cette initiative, la qualifiant de provocation et craignant les conséquences économiques pour leurs propres revendications.

Malgré l’impopularité et le tollé général suscité par cette grève fictive, Tréno donne la parole aux consommateurs, qui revendiquent une amélioration de leurs conditions d’achat, notamment en réduisant le temps passé à faire la queue sous le soleil sans garantie de succès.

En conclusion, l’article tourne en dérision la situation en soulignant l’absurdité d’une grève des consommateurs et en suggérant que la société parisienne perdrait de son âme sans ces files d’attente omniprésentes. Il critique ainsi subtilement la gestion des mouvements sociaux et des revendications économiques de l’époque par les autorités françaises.