VIVENT LES VACANCES ! LA DISTRIBUTION DES PRIX au Lycée Matignon – Dans cet article paru le 9 juillet 1947, Jean-Paul Lacroix décrit de manière satirique la distribution des prix au « Lycée Matignon, » symbolisant l’administration française et ses personnalités politiques de l’époque.

La cérémonie commence avec l’entrée du proviseur, M. Ramadier, à qui les élèves rendent hommage en se levant respectueusement. Néanmoins, quelques esprits malicieux imitent discrètement le bêlement, ajoutant une touche d’humour à la scène. M. Herriot, le censeur des études, procède à la lecture du palmarès, avec des récompenses attribuées à des figures politiques : Bidault pour l’excellence, Coste pour l’histoire, et Floret pour les sciences naturelles. Le jeune Robert Schuman répond « Amen » après chaque nom, soulignant son habitude de servir la messe.

Cependant, des déceptions marquent cette cérémonie. Moutet, dernier en géographie, est abattu par son échec à l’examen sur Madagascar. Philip, qui n’obtient qu’un deuxième accessit en mental, murmure son désarroi, mais se voit consolé par le Grand prix de gymnastique. Les prix de consolation vont à des élèves méritants comme P.H. Teitgen, tandis que le héros incontesté est le jeune Bourdan, remportant les prix les plus prestigieux en orthographe, écriture, mémoire, et bonne volonté.

L’événement prend une tournure houleuse lorsque Tanguy-Prigent reçoit son prix de culture générale, suscitant des chuchotements et des accusations de favoritisme, ses parents étant soupçonnés d’avoir soudoyé les professeurs avec des colis agricoles.

M. Ramadier clôt la cérémonie par une brève allocution, félicitant les élèves pour leurs résultats brillants, particulièrement durant le dernier trimestre. La cérémonie se termine joyeusement avec les élèves chantant un refrain humoristique sur les emprunts et l’inflation.

En dernière minute, le journal annonce que le record des succès scolaires a été battu par Jacques Bonhomme, de Billancourt, qui a remporté tous les prix de la viande, du tabac libre, de l’essence, et des allumettes, félicitant ainsi ce lauréat et sa famille.

Cet article utilise l’humour et la satire pour critiquer les personnalités politiques et les absurdités bureaucratiques de l’époque, tout en divertissant le lecteur avec des caricatures et des situations exagérées.