La politique de la main tendue fait Jureur dans toute la France – Dans son article du 28 avril 1948, R. Tréno utilise l’ironie et la satire pour commenter le climat de réconciliation et de compromis apparent en France. Il observe un « doux zéphyr de réconciliation » qui souffle sur le pays, et décrit avec une ironie mordante les gestes de bonne volonté et les alliances improbables entre différentes figures politiques et personnalités influentes.

Tréno commence par mentionner Maurice Thorez, leader du Parti Communiste Français, qui tend la main aux catholiques, une démarche surprenante et perçue avec suspicion par ces derniers. Cette image souligne l’incongruité et la méfiance mutuelle entre ces groupes opposés.

Il continue en évoquant des figures comme René Pleven, qui sollicite l’aide de Robert Schuman pour unir différentes factions politiques, et Georges Bidault, qui se dit prêt à collaborer avec ceux partageant ses principes essentiels. Tréno se moque de ces tentatives de rapprochement, les voyant comme des manœuvres politiques plus que des gestes sincères.

Tréno élargit ensuite son satire à d’autres personnalités, comme François Mauriac et Georges Bernanos, en soulignant l’absurdité de leurs tentatives de réconciliation malgré leurs différends profonds. Il mentionne également des alliances et des gestes de réconciliation encore plus farfelus, comme Sacha Guitry tendant la main à ses propres contradictions passées en tant que résistant et collaborateur.

L’article se termine sur une note humoristique avec le Canard lui-même tendant la « patte » à ses lecteurs, jouant sur l’image de la réconciliation pour inclure son propre rôle dans le paysage médiatique.

Ce texte met en lumière, de manière sarcastique, l’hypocrisie perçue dans les gestes de réconciliation et les alliances politiques de l’époque. Tréno utilise l’humour pour critiquer l’opportunisme et le manque de sincérité de ces actions, tout en offrant un commentaire acerbe sur la scène politique française.