M. Queuille résiste

M. Queuille est irrésistible.

Dans un discours à Tulle, il a déclaré d’un ton résolu :

— Je résisterai aux revendications !

Ce n’était pas là un pari stupide.

Notre brave président, à peine rentré à Paris, a fait barricader l’hôtel Matignon et mis un rideau de fer à ses fenêtres.

— Qu’ils y viennent, maintenant, a-t-il dit.

Une première vague de délégués syndicaux, qui tentait d’approcher le président du Conseil, a été victorieusement repoussée à coups de bla-bla-bla.

Une seconde, puis une troisième vague ont pareillement dû s’enfuir sous les promesses de baisse.

— Nous sommes affamés, criaient des ménagères.

— Serrez les harengs ! riposta M. Queuille.

Le conseil des ministres a vivement félicité le président du Conseil pour son cran (celui qu’il a ajouté à la ceinture du lampiste) et lui a décerné le titre de « premier résistant de francs ».

L’article (non signé) utilise l’humour et la satire pour commenter la position inflexible de M. Queuille, alors président du Conseil, face aux revendications sociales et économiques de l’époque, en tournant en dérision sa résistance perçue comme inefficace ou déconnectée des réalités sociales.