N° 1534 du Canard Enchaîné – 15 Mars 1950
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Les invitations pleuvent à l’Élysée – Et le Président prépare fébrilement ses malles – Cet article de Gabriel Macé, publié dans Le Canard enchaîné du 15 mars 1950, dépeint avec ironie la frénésie diplomatique et protocolaire qui entoure le président Vincent Auriol. En exagérant l’effervescence autour des invitations internationales, l’auteur illustre à quel point la présidence française se retrouve comme un acteur un peu ridicule dans un ballet mondial, symbolisé par les invitations à répétition qu’il reçoit de la part de chefs d’État étrangers.
On peut imaginer le président Auriol, surchargé de propositions de voyages, qui « prépare fébrilement ses malles », une expression qui donne le ton burlesque du texte. L’absurde réside dans la description de ses préparatifs où il ne sait plus s’il doit emporter « des hameçons de 12 ou de 14 pour la pêche à la baleine » lors de sa visite chez Truman ou encore si un « bonnet de fourrure et des chaussettes russes » seraient plus adaptés pour une visite en URSS.
Le côté désinvolte du président face au protocole est souligné avec humour : « il commençait à mettre les pieds sur la table avec désinvolture » et mâchait du chewing-gum avec distinction comme s’il avait parfaitement intégré les manières américaines lors de ses rencontres avec Truman.
D’autres détails ajoutent à l’aspect comique, comme l’invitation des Peron qui semble forcer le président à s’initier à des activités improbables telles que « monter à cheval et tirer au pistolet d’arçon », ou encore l’appel téléphonique où « Mme Auriol, carnet de rendez-vous à la main », décline poliment les invitations farfelues du « tovaritch Mao Tse Tung ».
Enfin, la cerise sur le gâteau arrive sous la forme d’une invitation de Sa Sainteté Pie XII, obligeant le président à ajouter dans ses bagages une « tiare et une soutane ». À chaque nouvelle invitation, l’absurdité des préparatifs monte d’un cran, renforçant l’idée que cette surenchère diplomatique tourne au ridicule.
Cet article se moque gentiment de la place de la France dans le jeu diplomatique mondial de l’époque, où le protocole et les visites officielles semblent parfois plus un spectacle qu’une réelle affaire de politique internationale. L’exclamation finale « Milo dious de milo dious… » conclut sur une note de fausse exaspération ce tableau cocasse d’une présidence qui tente de suivre le rythme effréné de la scène mondiale.
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