N° 1540 du Canard Enchaîné – 26 Avril 1950
N° 1540 du Canard Enchaîné – 26 Avril 1950
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« Les ‘incidents’ de la S.N.E.C.M.A. : D’importantes forces de police prient les ouvriers de bien vouloir quitter l’usine un petit instant » – Cet article de Gabriel Macé publié le 26 avril 1950 est une satire ironique des « incidents » survenus à la SNECMA (Société nationale d’études et de construction de moteurs d’aviation), où un conflit social a opposé les ouvriers aux forces de l’ordre. Le ton sarcastique de l’article dépeint une scène où les forces de police prient poliment les ouvriers de quitter l’usine, dans une parodie de courtoisie, alors que la réalité était beaucoup plus tendue.
Le conflit à la SNECMA s’inscrit dans un contexte de grèves ouvrières qui secouent la France au début des années 1950, notamment dans les industries liées à l’aéronautique et la défense. La SNECMA, impliquée dans la production stratégique de moteurs d’avions, était un lieu de travail hautement sensible, et toute interruption de la production était mal vue par les autorités, d’où une répression souvent sévère. En 1950, les ouvriers revendiquaient de meilleures conditions de travail et une hausse des salaires, ce qui mena à des affrontements avec la police. L’article ironise la manière dont certains médias auraient minimisé les violences en dépeignant les interventions policières comme courtoises et pacifiques.
La « quinzaine de l’amabilité » était une initiative du gouvernement pour encourager une campagne de courtoisie dans la société française, prônant la politesse et les bonnes manières dans tous les secteurs. L’article de Macé tourne en dérision cette campagne en l’appliquant de manière absurde aux relations entre policiers et grévistes, suggérant que même les CRS (Compagnies républicaines de sécurité) se seraient comportés avec une amabilité exagérée envers les ouvriers en grève.
Gabriel Macé transforme les tensions de la grève en une farce, imaginant des scènes où les CRS, dépeints comme des agents doux et attentionnés, se comporteraient comme des hôtes polis invitant les ouvriers à quitter l’usine pour une « petite promenade en panier à salade ». Le sarcasme est évident dans des phrases telles que « Vous désirez, messieurs ? » ou encore « À l’issue de ce toast, les policiers invitent gracieusement les grévistes à faire une petite promenade ». L’absurdité culminante de la situation est encore renforcée par les illustrations, avec des CRS s’inclinant presque humblement face aux grévistes.
Macé joue sur le contraste entre la réalité brutale des grèves et l’initiative de la quinzaine de l’amabilité, ridiculisant ainsi le décalage entre la propagande gouvernementale et les faits sur le terrain.
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