Cet article du 9 mai 1951, signé par Jean-Paul Lacroix, est une parodie hilarante d’une affaire judiciaire surnommée « l’affaire des J3 du Vésinet ». Derrière ce titre tragique se cache une affaire anodine, celle de jeunes adolescents qui se sont permis un pique-nique dans un pré sans autorisation, un acte innocent monté en épingle avec un sens de la dramatisation démesuré.

L’auteur, avec une exagération volontaire, présente « Tutur », le meneur, et ses acolytes « Riri » et « Zaza » comme des adolescents dévoyés, fréquentant de mauvaises influences littéraires telles que Gide et Camus, ou encore des auteurs humoristiques comme Alphonse Allais et Courteline. Ce texte est une moquerie de la manière dont la société et certaines autorités s’empressent de rendre les artistes ou les livres responsables des actions des jeunes.

Avec un humour pince-sans-rire, Lacroix s’amuse à dépeindre ces jeunes comme des « sales gosses du cours Mouffetard », intellectuels rebelles en quête d’aventures révolutionnaires dans des actions aussi banales qu’un pique-nique. Tutur, le cerveau du groupe, est décrit comme un fervent lecteur de « Trois hommes dans un bateau » de Jerome K. Jerome, poussant le pastiche littéraire jusqu’à une dénonciation imaginaire des mauvaises influences sur les jeunes esprits.

La parodie continue avec l’évocation d’une épidémie de « J3 », faisant référence à d’autres affaires similaires, comme celle de Viry-Châtillon, où d’autres jeunes ont été arrêtés en pleine réunion dans une prairie. L’auteur tire un portrait absurde des réactions disproportionnées des adultes face aux actes d’adolescents, ajoutant des références humoristiques à la brigade d’inspection « Humour » de la police.

Au final, cet article est une critique amusante des jugements rapides et des accusations portées à l’encontre de la littérature ou du cinéma pour les actions de la jeunesse, utilisant un ton exagérément dramatique pour tourner la situation en ridicule.