L’article « Comment est accueilli le nouveau député » du Canard Enchaîné du 4 juillet 1951 dresse un tableau humoristique des débuts d’un nouvel élu au Palais-Bourbon. Dès son arrivée, le nouveau député est confronté à l’arrogance des anciens et doit, comme dans un collège, trouver sa place discrètement. On lui conseille d’éviter la tribune et de se contenter des couloirs dans un premier temps.

Il doit rapidement s’inscrire à un groupe pour assurer sa survie politique, mais attention : s’il se montre trop naïf en cherchant dans les « couloirs des pas-perdus » les collègues ou le parti dont il rêvait, il risque vite la désillusion. Les plus intelligents renoncent rapidement à ces illusions et s’inscrivent sagement dans un groupe.

L’humour du Canard repose sur la description moqueuse de cette « épreuve d’intégration », où la priorité est de nouer des liens, d’occuper une place à la buvette et de se faire accepter dans les commissions. Le but final étant, bien sûr, de grimper les échelons sans brusquer les anciens.

Enfin, la NDLR apporte une touche historique intéressante en rappelant que Robert de Jouvenel est bien l’auteur des lignes de cet article issues de « La République des camarades » qu’il publia en 1913. Malgré les décennies et les guerres, rien ne semble avoir changé. Cette note souligne l’aspect presque immuable de la vie parlementaire, accentuant le côté répétitif et conservateur de ces pratiques.