L’article intitulé « Schumaneries et bourrage de crânes… » de R. Tréno, publié dans Le Canard enchaîné du 23 janvier 1952, critique avec ironie la politique française dans un contexte international tendu, particulièrement en Indochine et en Tunisie.

Tréno commence par tourner en dérision l’instabilité gouvernementale en France, où il affirme qu’« on vit mieux sans gouvernement ». Cette instabilité est décrite comme une constante de la vie politique française d’après-guerre, et Tréno en tire un contraste comique avec les « Schuman(n)’s boys », responsables malgré eux de catastrophes coloniales.

L’essentiel de l’article est consacré à une satire des événements en Tunisie, où le ton sarcastique de l’auteur met en lumière le décalage entre la réalité des faits et le discours officiel. Les actions répressives contre les nationalistes tunisiens, notamment Habib Bourguiba et ses partisans, sont maquillées en « mesures d’éloignement ». Tréno ironise sur la rhétorique officielle, notamment l’idée que des mesures brutales seraient simplement des « prises de contact pacifiques ».

Dans un paragraphe particulièrement caustique, Tréno évoque les contradictions d’un État qui se réclame des droits historiques en Tunisie, tout en cachant mal les intérêts économiques derrière son impérialisme. Il dénonce aussi les commissions d’enquête inefficaces et complices, envoyées pour enterrer les problèmes plutôt que les résoudre.

Enfin, l’article se termine par une réflexion acerbe d’un délégué étranger aux Nations Unies, résumé par une formule moqueuse attribuée aux Français : « Ils ne sont pas fichus de se gouverner eux-mêmes et ils cherchent des embêtements chez les autres ! »

En résumé, cet article combine satire politique et dénonciation d’un colonialisme hypocrite, où les mots bien choisis de Tréno transforment des réalités graves en un tableau caustique et mordant de la société et des dirigeants français.

Faure des halles, dessin de Bil.