N° 1672 du Canard Enchaîné – 5 Novembre 1952
N° 1672 du Canard Enchaîné – 5 Novembre 1952
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M. Chaplin à Vincy Auriol: « Vous êtes le plus grand artiste de tous les temps » – Paru dans Le Canard enchaîné le 5 novembre 1952 –
Jean-Paul Lacroix, avec un humour mordant et un sens aiguisé de la caricature, joue ici sur l’inversion des rôles pour dresser un tableau à la fois moqueur et finement observé de cette rencontre entre deux mondes : celui de l’art universel, incarné par Charles Chaplin, et celui de la politique hexagonale, personnifié par Vincent Auriol. Loin de se contenter d’un compte rendu factuel, le texte détourne les codes de l’hommage pour faire d’Auriol une figure burlesque, plus « vagabond » que Chaplin lui-même, et le propulse malgré lui en « Oscar vivant », symbole ironique d’une gloire surfaite.
Le comique de situation repose sur l’idée que ce n’est plus Chaplin qui est acclamé, mais Auriol, dont la réception américaine est magnifiée et transformée en véritable triomphe international. À travers cette inversion, Lacroix s’amuse de la solennité pompeuse des cérémonies officielles et de la perception exagérée que peuvent avoir les États-Unis des figures politiques françaises. La scène devient d’autant plus hilarante que le président se prend au jeu, savourant son « rôle » dans cette farce involontaire.
Cette satire légère mais percutante souligne également l’écart abyssal entre la spontanéité géniale de Chaplin et le cérémonial compassé d’un président qui, malgré lui, devient un personnage burlesque digne des meilleurs films du comédien. Lacroix, fidèle à l’esprit du Canard, manie la plume avec une délectation visible, égratignant les egos tout en rendant un hommage sincère à Chaplin, véritable maître de cette comédie grandeur nature.
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