N° 1796 du Canard Enchaîné – 23 Mars 1955
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La honte – Par Morvan Lebesque, publié dans Le Canard enchaîné, le 23 mars 1955
Dans cet article intitulé « La honte », Morvan Lebesque livre un plaidoyer acerbe contre les dérives politiques, sociales et culturelles de son époque. Avec une plume empreinte d’indignation et de lyrisme, il dénonce à la fois la médiocrité des institutions, l’indifférence face à la misère humaine et la trahison des valeurs fondamentales de justice et de beauté.
Un dimanche de désillusion
L’article débute par un récit introspectif : le dimanche 20 mars 1955, que l’auteur qualifie de journée marquée par une succession de désillusions. La lecture des journaux le plonge dans une colère sourde face à l’actualité politique et sociale :
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Les scandales politiques, comme la dénonciation du Parlement par Pierre Poujade, symbole d’un populisme sans scrupules, le révoltent.
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Les injustices économiques, avec la suppression d’aides pour les plus faibles, et la pauvreté grandissante.
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Le spectacle navrant des élites culturelles, réduites à des intrigues de vanité et d’avidité, à l’image de la réception controversée de François Mauriac à l’Académie française.
Chaque nouvelle dépeint un monde gangréné par la vulgarité, le conformisme et le mépris des valeurs humaines.
« La Strada » ou l’éblouissement face à la beauté
Au cœur de cet article, Lebesque évoque une expérience cinématographique marquante : la découverte de « La Strada », chef-d’œuvre de Federico Fellini. Ce film, à ses yeux, transcende l’art habituel et touche à une vérité universelle, brisant les conventions pour révéler une beauté brute et authentique.
Il loue le courage artistique de Fellini, qui a osé produire une œuvre aux antipodes des standards commerciaux. Pour Lebesque, « La Strada » incarne tout ce que la société contemporaine a trahi : l’art au service de l’émotion et de la vérité, en opposition à un monde dominé par « l’Argent et le Conformisme ».
Un cri d’alarme pour la jeunesse
Lebesque conclut par une réflexion sombre mais appelant à l’espoir. Il confie sa honte, non pas d’être témoin, mais de vivre dans une société qui renonce à ses idéaux. Il appelle la jeunesse à se révolter contre les fausses valeurs imposées par les institutions, à briser les chaînes de la médiocrité et à redonner un sens à l’art, à la justice et à la beauté.
« La honte », dit-il, ce n’est pas seulement dans les actions des autres, mais dans notre incapacité à leur résister. »
Un texte entre colère et lyrisme
Avec cet article, Morvan Lebesque livre une critique sociale d’une rare intensité, portée par un sentiment de trahison mais aussi par une foi renouvelée dans le pouvoir de la beauté et de l’art. Le texte alterne entre le sarcasme mordant à l’égard des élites et une émotion vibrante lorsqu’il s’agit de défendre les vérités essentielles de l’humanité.
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