N° 1801 du Canard Enchaîné – 27 Avril 1955
N° 1801 du Canard Enchaîné – 27 Avril 1955
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L’article intitulé « Les M.R.P.P. font la loi », publié par R. Tréno dans Le Canard enchaîné le 27 avril 1955, propose une satire acerbe de la situation politico-judiciaire en France, avec une attaque directe contre les dérives autoritaires et les pratiques de censure.
Le titre joue avec l’acronyme du M.R.P. (Mouvement Républicain Populaire), un parti politique influent, en ajoutant un « P » pour insinuer une dérive autoritaire ou bureaucratique. L’article critique avec sarcasme les interventions de ce parti et ses figures principales, perçues comme abusives envers la liberté de la presse et des arts.
L’article s’ouvre sur le cas de Roger Stéphane, journaliste de France-Observateur, enfin relaxé après un jugement où il était accusé d’outrages au drapeau national et à l’armée. Le verdict est néanmoins décrypté comme une décision opportuniste, motivée non par justice mais par une volonté de clore une polémique embarrassante. Stéphane est présenté comme une figure persécutée par des autorités cherchant des boucs émissaires.
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Critique du général Navarre : Tréno souligne la haine tenace de ce dernier envers les journalistes opposés à la guerre d’Indochine. Il le compare aux généraux de l’Antiquité, qui, après une défaite militaire, réclamaient des sacrifices expiatoires.
L’article élargit son champ de critique pour dénoncer une vague de censure :
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Les films censurés : Tréno ironise sur l’interdiction de films « non conformistes », en particulier ceux accusés de glorifier le banditisme. Il souligne l’absurdité de cette logique, où la fiction devient une cible plus dangereuse que les véritables problèmes sociétaux, comme le colonialisme.
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Exemple des titres censurés : Une mention satirique est faite à un film, adapté de Jésus-la-Caille de Francis Carco, pour lequel un conseiller municipal aurait demandé que le titre soit modifié en « Jésus-la-Caille devient J.-La-Caille ».
Le ministre de la Justice, Robert Schuman, est particulièrement visé pour son rôle dans ces poursuites, surnommé ici « Robert-le-Pieux », en référence à son pèlerinage à Jérusalem. Cette caricature vise à dénoncer un double discours entre morale chrétienne et pratiques répressives.
L’accusation se double d’un constat amer sur l’extension de la censure et du contrôle exercés par les puissants, qui se prémunissent contre toute critique en invoquant des motifs moraux ou patriotiques.
L’article est écrit avec une ironie mordante, utilisant des surnoms moqueurs et des exemples absurdes pour accentuer son propos. Les références aux films censurés ou à des figures comme Schuman et Navarre visent à montrer l’hypocrisie et l’autoritarisme croissant de certains responsables politiques.
Avec « Les M.R.P.P. font la loi », R. Tréno livre une critique cinglante de la censure et de l’oppression exercées par les élites politiques, tout en soulignant l’hypocrisie des figures publiques. Le texte s’inscrit dans la lignée des dénonciations du Canard enchaîné, alliant humour et engagement pour défendre la liberté d’expression face aux dérives autoritaires.
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