N° 1806 du Canard Enchaîné – 1 Juin 1955
N° 1806 du Canard Enchaîné – 1 Juin 1955
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Dans l’article « Dites-moi, M’sieu Edgar », paru dans Le Canard enchaîné du 1er juin 1955, R. Tréno adopte un ton faussement respectueux et profondément ironique pour mettre en lumière les contradictions et les échecs de la politique d’Edgar Faure, alors président du Conseil. Sous prétexte d’une conférence de presse fictive, l’auteur pose une série de questions impertinentes et pointues, exposant les incohérences du gouvernement.
Le texte débute par la mise en scène des conférences de presse hebdomadaires tenues par Edgar Faure, décrites comme des exercices de communication parfaitement maîtrisés, où les journalistes présents sont implicitement accusés d’un manque de curiosité ou de courage face au président. Tréno imagine donc un Canard enchaîné invité à ces échanges et posant des questions directes et acérées.
Tréno commence par évoquer un article du magazine américain Time, selon lequel la jeunesse française se détournerait des affaires publiques. À cette remarque, il oppose une série de réalités concrètes et problématiques, notamment les difficultés économiques et sociales des jeunes, et s’interroge sur la responsabilité des politiques dans cette désaffection.
L’auteur rappelle ensuite les conséquences de la guerre d’Indochine, notamment les dépenses exorbitantes qu’elle a engendrées. Avec une ironie mordante, il questionne l’investissement financier colossal dans l’effort de guerre, tout en pointant le contraste criant avec la crise du logement en France : des centaines de milliers de familles s’entassent dans des conditions précaires, sans perspectives d’amélioration.
Tréno explore le paradoxe d’une jeunesse déçue par les institutions mais aussi victime de choix politiques erronés. Il cite des données accablantes, notamment le manque d’accès au logement social ou les difficultés économiques structurelles. La crise du logement, qui touche particulièrement les jeunes couples, est un point d’orgue de cette critique.
En réponse à ces constats, il imagine Edgar Faure tenter de justifier ces incohérences en brandissant des arguments de politique extérieure ou de sécurité nationale. Tréno démonte ces justifications en soulignant leur déconnexion totale avec les priorités et les besoins réels des Français.
L’humour de Tréno culmine dans les dernières lignes, où il feint de s’incliner face à l’habileté rhétorique du président : « Après tout, vous avez peut-être raison, M’sieu le Président… ». Cette fausse concession souligne en réalité l’absence totale de réponses satisfaisantes aux questions soulevées.
Cet article illustre le rôle de la satire dans la dénonciation des dysfonctionnements politiques. R. Tréno, par le biais d’une conférence fictive, met en lumière l’incapacité du gouvernement à répondre aux enjeux sociaux de l’époque, tout en ridiculisant les stratégies de communication du pouvoir. Par son style incisif et ses attaques bien ciblées, il offre une critique acerbe et mémorable de la politique d’Edgar Faure.
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