N° 1809 du Canard Enchaîné – 22 Juin 1955
N° 1809 du Canard Enchaîné – 22 Juin 1955
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L’article intitulé « Jean-Paul Sartre et la P(resse) Respectueuse » par Henri Jeanson, paru dans Le Canard Enchaîné du 22 juin 1955, déploie une critique acerbe et satirique à propos de la pièce de Sartre Nekrassov et du scandale qui l’entoure. Ce texte, en deux volets, dénonce à la fois les travers de la presse, qu’il qualifie de « Paris-valetaille », et les polémiques injustifiées suscitées par l’œuvre de Sartre.
L’article débute par l’évocation d’un tumulte à Paris : la presse bruissait d’un « scandale » orchestré autour de Nekrassov, présenté comme une pièce explosive mettant en scène un « Salaud » dirigeant un journal corrompu. Le mot-clé « Salaud » déclenche une cascade de spéculations, notamment à l’encontre de Pierre Brisson, directeur du Figaro. Ce dernier, caricaturé comme l’antithèse du calme, aurait pris ombrage du personnage de Sartre, bien qu’il n’ait pas été explicitement visé.
Henri Jeanson ironise sur la réception exagérée de la pièce et sur l’attitude hypocrite d’une presse qui se nourrit du scandale qu’elle feint de dénoncer. Il souligne que, lors de la répétition générale, Nekrassov n’était ni une charge explosive ni un manifeste incendiaire, mais bien une comédie grinçante. Jeanson admire la virtuosité comique de Sartre, louant la précision de son écriture et sa capacité à provoquer le rire tout en posant des questions morales.
Dans la deuxième partie, Jeanson critique les tentatives de censure et les attaques sournoises dirigées contre Sartre, qu’il associe à une presse dénuée de véritable intégrité. Il moque notamment un certain Jean-Jacques Gautier, qui aurait publié un pamphlet anonyme dans Le Figaro pour attaquer Sartre sans s’exposer à la critique publique. L’auteur qualifie ces comportements de « lâcheté intellectuelle », dénonçant une culture journalistique où la malveillance prime sur le débat d’idées.
L’article s’achève sur une réflexion amère mais lucide : Jeanson célèbre la liberté intellectuelle de Sartre tout en regrettant le niveau général des polémiques parisiennes, empreintes de médiocrité et de petitesse.
Le texte, fidèle à la plume incisive et sarcastique de Jeanson, use d’une ironie mordante pour démystifier les comportements des acteurs du scandale. Il manie l’humour et l’allusion littéraire avec finesse, tout en adoptant un ton engagé contre les hypocrisies de la presse bourgeoise.
Jeanson clôt son article en rappelant le contexte plus large : celui d’une presse qui préfère la provocation stérile à l’analyse critique, tout en saluant l’audace de Sartre face aux critiques. L’article incarne une défense intelligente de la liberté artistique et intellectuelle contre les conservatismes ambiants.
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