N° 1814 du Canard Enchaîné – 27 Juillet 1955
N° 1814 du Canard Enchaîné – 27 Juillet 1955
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Dans son article intitulé « Les Héros terribles », publié dans Le Canard enchaîné du 27 juillet 1955, Morvan Lebesque critique avec force l’idéalisation des anciens combattants, en particulier ceux qui reviennent d’Indochine, qu’il qualifie de « héros terribles ». À travers une série d’exemples dramatiques et une réflexion acerbe, il dénonce les conséquences humaines et sociales d’une guerre absurde et le culte malsain de l’héroïsme militaire.
L’article débute par le récit glaçant d’une femme qui, dans un accès de terreur, tue son mari « retour d’Indochine ». Pour Lebesque, ce drame résume le problème des « héros terribles », ces anciens soldats brisés par la guerre qui deviennent des menaces pour eux-mêmes et leur entourage. Il cite plusieurs faits divers similaires : cambriolages, violences familiales, crimes commis par des « retours d’Indochine ». Ces exemples illustrent l’échec à réintégrer ces hommes dans une vie civile normale et soulignent l’horreur persistante de la guerre bien au-delà des champs de bataille.
Lebesque attaque frontalement ce qu’il appelle « l’ignoble romantisme guerrier ». Il décrit les blessures visibles et invisibles des soldats de retour : des hommes amputés, paralysés ou profondément traumatisés. Ces individus, souvent perçus comme des figures héroïques, sont, selon l’auteur, réduits à des vies misérables. Lebesque rejette l’idée que ces souffrances puissent être glorifiées. Pour lui, « le véritable héroïsme » ne réside pas dans les actes de guerre, mais dans le courage quotidien des individus ordinaires qui affrontent leur vie avec dignité.
Lebesque établit un lien entre les « retours d’Indochine » et les soldats des guerres napoléoniennes, en particulier ceux de la campagne de Russie. Il évoque le comportement brutal des soldats revenus d’Espagne ou de Russie au XIXe siècle : pillages, violences et mépris pour les civils. Ces parallèles historiques renforcent son argument selon lequel l’héroïsme militaire glorifié par l’Histoire est en réalité une source de souffrance pour les populations civiles.
Dans une conclusion passionnée, Lebesque proclame qu’il refuse d’accepter ces « héros-enfants terribles » et qu’il ne leur trouve aucune circonstance atténuante. Il condamne ce qu’il perçoit comme de la lâcheté civile déguisée en courage militaire. L’article s’achève sur le cas de cette femme qui a tué son mari violent de retour d’Indochine. Lebesque, sans équivoque, exprime son espoir qu’elle soit acquittée, car elle représente une victime d’un système et d’une guerre qu’il qualifie d’absurde.
Avec son style à la fois grave et tranchant, Morvan Lebesque s’attaque à la glorification de l’héroïsme militaire et met en lumière les tragédies humaines qu’elle masque. Loin d’atténuer ses critiques, il adopte un ton militant et provocateur, refusant toute concession aux figures traditionnelles de l’Histoire. Son texte est une charge contre l’hypocrisie sociétale et une dénonciation de l’aveuglement face aux véritables coûts humains de la guerre.
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