N° 1839 du Canard Enchaîné – 18 Janvier 1956
N° 1839 du Canard Enchaîné – 18 Janvier 1956
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Dans son article intitulé « Faut se taire, M. Dulles », publié dans Le Canard enchaîné du 18 janvier 1956, André Ribaud livre une critique acerbe et sarcastique de John Foster Dulles, secrétaire d’État américain, qu’il décrit comme le parangon d’une diplomatie maladroite et dogmatique. L’article s’ouvre sur une note générale sur la décadence de l’art diplomatique, avant de cibler directement Dulles comme le symbole de cette dégénérescence.
Ribaud dépeint Dulles sous des traits peu flatteurs, tant physiquement qu’intellectuellement. Il le qualifie de « bulldozer » de la politique étrangère, incapable de finesse, opposé aux subtilités des grands diplomates d’antan tels que Talleyrand ou Vergennes. Il raille son apparence lourde et sa démarche pataude, avant de critiquer son approche manichéenne des affaires internationales, fondée sur une vision quasi-religieuse de la mission divine des États-Unis.
L’auteur tourne en dérision la conception de Dulles selon laquelle « Dieu a créé les États-Unis d’Amérique pour exécuter Sa volonté sur la terre », une vision théologique de la politique mondiale qui justifie des actions agressives et des gaffes répétées. Il se moque de ses déclarations tonitruantes sur la lutte contre le communisme, qualifiant sa rhétorique de mélange de « thermo-théologie » et de militarisme aveugle.
Ribaud ne manque pas d’évoquer les bourdes diplomatiques de Dulles, comme son incapacité à utiliser le mot « détente » – qu’il aurait banni de son vocabulaire – ou son insistance sur des notions de « représailles massives » à l’égard de la Chine ou de la France. Il illustre ainsi un diplomate davantage préoccupé par l’escalade des tensions que par leur apaisement.
Enfin, avec son habituel ton caustique, Ribaud conclut que même Antoine Pinay, connu pour ses positions conservatrices, serait prêt à reconnaître l’échec de Dulles en matière diplomatique. L’ensemble de l’article, mordant et ironique, reflète une défiance profonde envers une politique étrangère américaine perçue comme arrogante et déconnectée des réalités internationales. Par cette critique, Ribaud dénonce non seulement un homme, mais également une vision du monde dominée par la force brute et le dogmatisme idéologique.
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