N° 1849 du Canard Enchaîné – 28 Mars 1956
N° 1849 du Canard Enchaîné – 28 Mars 1956
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« Le Canard à son tour pose des questions à M. Guy Mollet », signé R. Tréno et publié dans Le Canard Enchaîné du 28 mars 1956. Avec son ton acéré et son ironie mordante, R. Tréno cible ici directement Guy Mollet, président du Conseil, en usant d’un mélange d’ironie et de questionnement incisif. Alors que Mollet a récemment utilisé la radio et la télévision pour s’adresser à l’opinion publique, Le Canard lui répond par une série de questions qui dévoilent les contradictions de sa politique.
Dès les premières lignes, Tréno ne manque pas de railler l’exclusivité des interviews accordées à des médias alignés et la marginalisation du Canard. Cette pique initiale plante le décor pour une réplique cinglante à l’apparente générosité de Mollet envers les « vieux », avec ses « mesures opportunes » comme les allocations aux vieillards. L’auteur soulève l’hypocrisie de ces larmes tardives qu’il qualifie de « larmes de crocodile », dénonçant une mesure motivée davantage par l’opportunisme que par une réelle compassion.
L’un des thèmes centraux de l’article est l’obsession budgétaire, particulièrement en ce qui concerne la guerre d’Algérie. Tréno se moque des 130 milliards d’impôts supplémentaires nécessaires pour financer les « fonds de tiroirs », tandis que le coût croissant du conflit en Algérie plane lourdement sur l’économie française. La formule « vider les tiroirs des riches » est ici tournée en dérision, symbolisant l’échec du gouvernement à proposer une politique fiscale juste et efficace.
Le texte est émaillé de chiffres révélateurs : production, consommation, investissements et dépenses militaires. Ces données, alignées froidement, démontrent selon Tréno la faillite des priorités de l’État. Plutôt que de servir la jeunesse ou de moderniser le pays, l’effort national semble englouti par une guerre coloniale coûteuse et un mépris latent pour les générations futures.
Enfin, l’humour noir culmine dans les dernières lignes, où R. Tréno mêle absurde et ironie en imaginant les conseils d’un « bon socialiste » qui demanderait humblement de la soupe pour les vieux tout en soutenant les injustices économiques. Ce mélange de sarcasme et de lucidité est une marque de fabrique de Le Canard, qui, une fois encore, dévoile les failles et les incohérences d’un pouvoir en difficulté.
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