N° 1900 du Canard Enchaîné – 20 Mars 1957
N° 1900 du Canard Enchaîné – 20 Mars 1957
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L’article « Pineau-Mollet diplomates », publié dans Le Canard enchaîné du 20 mars 1957, revient sur les péripéties diplomatiques et politiques entourant la crise de Suez et ses répercussions internationales, avec un regard acerbe sur l’action de Guy Mollet et Christian Pineau, figures emblématiques du gouvernement français de l’époque.
L’ombre de Suez et les maladresses françaises
Le contexte historique est celui des suites de l’expédition de Suez de 1956, où la France, en collaboration avec la Grande-Bretagne et Israël, avait tenté de reprendre le contrôle du canal de Suez nationalisé par Nasser. L’échec de cette opération, sous la pression des États-Unis et de l’ONU, a laissé les relations diplomatiques françaises dans une situation délicate.
Dans cet article, Le Canard raille Guy Mollet et Christian Pineau, respectivement Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, pour leur apparente naïveté et leur gestion malhabile des négociations. Le titre joue sur l’ironie : ces deux responsables, désignés comme des « diplomates », semblent ici enchaîner les faux pas, notamment en ce qui concerne leurs relations avec les États-Unis, l’ONU et Israël.
Des promesses en l’air
L’article évoque notamment une promesse faite par Christian Pineau à Israël, selon laquelle les États-Unis ne permettraient pas à Nasser de triompher durablement. Cette garantie, qui se voulait rassurante, s’avère sans consistance et reflète une certaine improvisation dans la gestion des affaires internationales. De son côté, Guy Mollet semble osciller entre naïveté et pragmatisme mal inspiré, prêt à céder aux exigences des uns et des autres pour sauver la face.
Le rôle des États-Unis et les tensions israélo-françaises
Une large partie de la critique se concentre sur l’influence de John Foster Dulles, secrétaire d’État américain, perçu comme le véritable arbitre des événements. L’incapacité de Pineau et Mollet à contenir les ambitions américaines est soulignée avec causticité. Les relations avec Israël sont également passées au crible : l’ambassadeur israélien à Paris, Abba Eban, tente de comprendre les intentions françaises, tandis que les dirigeants israéliens, comme Ben Gourion et Golda Meir, agissent de manière plus directe pour défendre leurs intérêts.
Une diplomatie qui patauge
L’article, fidèle au ton incisif du Canard, illustre les errements d’une diplomatie française prise entre des ambitions coloniales déclinantes et des alliances internationales fragiles. Le dessin humoristique de H. Monier accentue cette critique, en représentant un dialogue absurde où les Français, symbolisés par une figure grotesque, sont moqués pour leurs maladresses.
Une époque de recompositions
Nous sommes ici au cœur de la recomposition des relations internationales dans le sillage de la décolonisation et de la Guerre froide. La France, en perte de vitesse sur la scène mondiale, tente de maintenir son influence au Moyen-Orient tout en jonglant avec des alliances complexes. L’article reflète cette période d’incertitude et met en lumière les contradictions d’une politique étrangère française tiraillée entre ambition et réalisme.
Cet article illustre parfaitement le rôle du Canard enchaîné comme observateur critique et satirique des événements politiques et diplomatiques de son époque.
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