31 juillet 1957 : Austerlitz ou austérité ?

Le “coup de Cognac” contre le coq gaulois

Dans cette édition estivale, Le Canard enchaîné taille en règle le remaniement économique annoncé par Félix Gaillard, ministre des Finances, que le journal rebaptise malicieusement en « Docteur Gaillard ». Titre de Une ? « Faisons gaillardement un retour à l’austère », dans un pastiche acide des discours de rigueur qui s’abattent sur la France.

Austérité tous azimuts… même pour le Canard

Sous une avalanche de jeux de mots et de dessins de circonstance, le journal démonte les promesses creuses de redressement. Le dessin de Lap (reproduit à gauche) résume à lui seul la vision du palmipède : un ministre austère, une table nue, et un coq gaulois prêt à être plumé… « L’austérité à la portée de tous », promet-on. Et chacun de répondre : surtout des plus pauvres !

Une nouvelle nuit du 4 août ? Pas tout à fait…

La page se termine sur une scène mémorable : une caricature où des dignitaires, en habits symboliques, s’apprêtent à “sacrifier” sur l’autel de l’austérité… le pouvoir d’achat du contribuable. Ironie en forme de clin d’œil à la Nuit du 4 août 1789, mais transposée dans un monde où l’on abolit surtout les droits sociaux.

Une lecture revigorante pour un été sous tension.