N° 1963 du Canard Enchaîné – 4 Juin 1958
N° 1963 du Canard Enchaîné – 4 Juin 1958
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Après que le général de Gaulle a obtenu les pleins pouvoirs à l’Assemblée, le 2 juin, Ferjac représente par un dessin ceux qui ont triomphé avec lui : derrière les principaux leaders politiques viennent les « bandits corses » (les militaires insurgés se sont emparés de la Corse les 24 et 25 mai), Jacques Soustelle, Robert Lacoste, les généraux Massu et Salan, l’orchestre des journaux de droite, les anciens cagoulards, les activistes du mouvement Jeune Nation et de la milice de Rivarol, les fidèles de la paroisse, très marquée à droite, de Saint-Pierre de Chaillot et d’autres groupes qui, pour être imaginaires, n’en sont pas moins très révélateurs de la perception qu’ont les dessinateurs des soutiens du général (les « anciens de la brosse à reluire », le « Syndicat national des journalistes-sic », les « tireurs des toits », ces derniers reliant explicitement de Gaulle aux nostalgiques de la Collaboration). Cette perception, toutefois, va évoluer durant les quatre années qui suivent, de Gaulle apparaissant de plus en plus comme l’adversaire des ultras et la meilleure chance d’une solution négociée de la crise algérienne. Les remous provoqués par les partisans désespérés de l’Algérie française vont rejeter périodiquement vers de Gaulle des hommes qui aspirent pourtant à le voir partir au plus vite. « Merci et partez vite ! », tel est en résumé le message, frappé au coin de l’ingratitude républicaine, que la rédaction du Canard fait inlassablement passer au général entre 1958 et 1962.
MARTIN Laurent, « De Gaulle et Le Canard enchaîné : je t’admire, moi non plus », Sociétés & Représentations, 2013/2 (n° 36), p. 109-123. DOI : 10.3917/sr.036.0109.
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