N° 2294 du Canard Enchaîné – 7 Octobre 1964
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Armor, délices et orgues… Le billet de logement
Dans cet article caustique signé R. Tréno, l’auteur critique vivement la présence et l’influence croissantes de l’armée française dans la vie quotidienne et politique du pays depuis le début du régime du général de Gaulle en 1958.
Tréno commence par évoquer le soulagement des habitants de Saint-Brieuc lorsqu’ils ont appris que leurs appartements ne seraient pas réquisitionnés pour loger des officiers pendant des manœuvres militaires.
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Il souligne ensuite l'emprise de l'armée sur la France, comparant cette situation à une réquisition généralisée du pays par les militaires depuis le coup d'État de 1958. L'auteur critique l'utilisation abusive des ressources nationales au profit de l'armée, notamment en matière de logement et de dépenses publiques.
Il dénonce également la nomination de militaires à des postes administratifs, y compris dans le domaine de l'éducation, au détriment des civils compétents. Tréno évoque enfin des cas concrets, comme celui d'un lycée où un lieutenant-colonel a été nommé surveillant général, touchant un salaire beaucoup plus élevé qu'un enseignant expérimenté.
Il mentionne également la réquisition de lieux historiques pour des activités militaires, illustrant ainsi la mainmise de l'armée sur le patrimoine culturel du pays. En conclusion, Tréno exprime son inquiétude quant à l'avenir de la démocratie en France face à l'influence grandissante de l'armée et évoque avec ironie le plaisir du général de Gaulle à observer les succès des militaires en Amérique du Sud, où ils exercent souvent un pouvoir politique prépondérant.