N° 2323 du Canard Enchaîné – 28 Avril 1965
N° 2323 du Canard Enchaîné – 28 Avril 1965
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Canard variétés – Deo Macias !
par Roro de Bab-el-Oued
« Deo Macias ! » publié par Roland Bacri dans Le Canard enchaîné du 28 avril 1965, est un hommage vibrant et exubérant à Enrico Macias, où l’humour mordant se mêle à l’évocation nostalgique de l’Algérie.
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En puisant dans le pataouète, cet argot algérois chargé de couleurs et de souvenirs, Bacri transporte son lecteur à Bab-el-Oued, entre les neiges de Chréa et les "yeux de braise des Espagnoletés". L’article s’imprègne de cette langue métissée, empreinte de dérision et d’amour, pour peindre l’ascension fulgurante du "miracle algérien".
La chronique débute sur un ton léger et satirique. Bacri moque gentiment les artistes des variétés, qualifiant les Surfs de "petits chanteurs à la croix de bois" ou ironisant sur Gigliola Cinquetti, qui "fait juste le poids". Mais l’attention se focalise rapidement sur Macias, "massif pareil le Djurdjura", qui semble conquérir le public avec une intensité quasi mystique. "Ma parole, c’est la fin des Enrico !", s’exclame Bacri, reconnaissant l’unicité du style de l’artiste.
L’écriture de Bacri devient alors lyrique : il décrit la "voix chaude" de Macias comme une "danse du ventre", capable de capturer l’âme des auditeurs, de les transporter à travers les vagues de la Méditerranée et la nostalgie des "neiges de Chréa". La description oscille entre l’humour et l’émotion, reflétant la double culture des pieds-noirs, tiraillés entre leurs racines algériennes et leur exil en métropole.
Enfin, Bacri conclut avec une formule savoureuse, typique de son style : "C’est ça le mirâque algérien !" Un mélange de respect sincère et de second degré, où il place Macias au sommet, "plus qu’Aznavour", avec un clin d’œil affectueux à la "qualantita" d’un public conquis.
Cet article est bien plus qu’une critique musicale : il est une déclaration d’amour à une culture, une identité et un artiste qui, à travers sa musique, porte la voix d’une génération déchirée mais vivante.





