N° 2404 du Canard Enchaîné – 16 Novembre 1966

Merci Jacques Brel  – Morvan Lebesque n’écrit pas ici un article, mais un adieu vibrant, intime et pudique à Jacques Brel, « grand frère tendre et rude », « rebelle » et poète. Pas question de disséquer une œuvre ou de s’embarquer dans une exégèse pompeuse : il s’agit de dire merci, simplement, comme on salue un ami qui s’en va. De Dublin à Amsterdam, en passant par les pubs d’Irlande et les rues d’un monde égaré, Lebesque évoque une humanité cabossée, comme celle que Brel chantait, les yeux ouverts et le cœur en feu. « Il nous a rendu le droit d’être tendres », écrit-il, et le droit de pleurer, parfois, « au fond d’un bistrot, à l’heure bénie, half past twelve, où les pubs se ferment sur des mains jointes ». Une page bouleversante, où le Canard pose son plumage et serre la main d’un frère.

Chroniques de la Cour, d’André Ribaud – Le Lin-Piao du Roi – Inexorable seuil (77 ans pour le Président) — Mode des retraites de force des grands de l’univers — Le Roi refuse de se ployer à cette vogue infecte (de se “retirer du pouvoir” à l’âge de la retraite) — Ralentissement et intermittence de son règne (trop vieux pour le Canard) — 11 novembre à l’ordinaire — Jaquette martiale du Premier ministre (pour le 11 novembre) — Mot fort obombré (= “protégé”, utilisé par Voltaire) du Roi (en rapport avec l’éclipse qui eût lieu)