N° 2481 du Canard Enchaîné – 8 Mai 1968
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8 mai 1968 — La colère couve, Lebesque décoche
Un vent mauvais se lève dans la ville-Prestige
En pleine montée de la révolte étudiante, Morvan Lebesque affûte sa plume. Loin de se joindre à la cohorte des condamnations toutes faites, il interroge avec ironie les éléments de langage du pouvoir : ces « groupuscules irresponsables », ces « fils de bourgeois » qui, paraît-il, menaceraient l’ordre. Il n’ignore pas que la révolution « ne fait plus de politique, mais de la vie », ni que cette jeunesse cherche à « échapper à une société où l’on n’est plus qu’un tiers dans un sondage et deux tiers dans un peuple qui ne s’en rend même pas compte ». Avec sa verve acérée, Lebesque brocarde les discours sécuritaires et l’indifférence confortable des adultes qui « veulent la sécurité d’abord, avant tout la sécurité ». Alors que les gaz lacrymogènes envahissent les rues de Paris, il entend déjà « les enfants de la rue Gay-Lussac entrer dans l’Histoire »… avec ou sans l’accord du président-directeur général.
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