N° 2524 du Canard Enchaîné – 12 Mars 1969
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Un référendum façon iceberg
Morvan Lebesque démonte la mécanique bonapartiste du scrutin gaullien
Quand l’ORTF s’emploie à vendre le référendum comme un hymne au « civisme », Morvan Lebesque préfère comparer l’exercice à un iceberg : un petit bloc visible et rassurant en surface, une masse dangereuse et meurtrière en dessous. En Suisse, explique-t-il, un référendum naît de la base : une question claire, des signatures, un vote. En France, tout part d’en haut : c’est le chef qui décide de la question… et de la réponse.
Derrière l’emballage solennel (« Êtes-vous pour… ? »), la formulation cache souvent un mélange de révision constitutionnelle, de régionalisme sacrifié et de libertés écornées. Et quand la machine gaullienne s’emballe, l’affaire se dramatise : musique, drapeaux, foules pathétiques, héros en rouge et enfants brandissant les bras.
Pour Lebesque, ce type de référendum n’est plus un outil démocratique, mais un plébiscite déguisé, destiné à cimenter le pouvoir d’un seul homme. Un « jour du mépris » où le bulletin de vote sert surtout à dire oui… au Général.
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