« Non : c’est la valise. Oui : c’est le cercueil »

Tréno sonne le glas d’un Général en quête de sortie honorable

Dès l’ouverture de son édito, R. Tréno brosse un portrait acerbe de l’épuisement du gaullisme : la présidentielle approche, le référendum d’avril devient le moment final d’une pièce déjà écrite. Il y voit une ultime manœuvre : « Le Général a choisi le référendum pour avoir une porte honorable de sortie, une porte qu’il puisse faire claquer »

Déjà compagnon de critique de la violence d’État, l’hebdomadaire refuse désormais le piège du « Oui » facile au renforcement du pouvoir personnel. Tréno raille la prétendue « maturité politique des Français », jugeant ceux qui votent Oui comme des veaux aux yeux dociles. Et si la question gagne, il imagine le général plier bagage : « Enfin !… Ils sont majeurs »

Au cœur d’un coup de théâtre électoral, l’émotion est là : le « Non » l’emporte (52,4 % des suffrages), et de Gaulle annonce, dès le lendemain, sa démission. Ce numéro du Canard cristallise une poussée de lucidité antifascisante : une campagne satire, une conviction, un cri d’adieu. Le rideau tombe, et le veau repart… dans sa valise.

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